Ce lundi 3 janvier, les parents d'élèves de l'école de Fleurey-sur-Ouche (Côte-d'Or) ont appris qu'une des trois classes de maternelle était menacée de fermeture. Soutenus par le maire, ils dénoncent cette situation, alors que la commune est en pleine croissance démographique.
"Un village qui s'agrandit mais une école qui meurt", c'est avec ce slogan que les parents d'élèves de l'école de Fleurey-sur-Ouche (Côte-d'Or), dénoncent la fermeture annoncée le 3 janvier, mais pas encore officielle, d'une des trois classes de maternelle pour la rentrée prochaine. Soutenus par le maire de la commune, ils dénoncent une décision qu'ils jugent incompréhensible.
"On ne comprend pas. Il y aura moins de temps individuel à consacrer à chaque élève. Ce n'est pas agréable, aussi bien pour l'enfant qui a une question ou des lacunes, que pour l'enseignant qui doit se dédoubler", pointe Hélèna Frilley, déléguée des parents d'élèves, qui a une fille en grande section. En cas de suppression d'une classe de maternelle, il y aurait alors une classe de 24 élèves en grande section et 26 écoliers regroupés dans une section à double niveau.
Une pétition lancée en ligne regroupe 700 signatures
Le samedi 8 janvier, une cinquantaine de parents dont les enfants sont inscrits à l'école de Fleurey-sur-Ouche se sont réunis pour manifester. Ils ont également lancé une pétition en ligne qui rassemble à l'heure actuelle près de 700 signatures. Des tracts sont aussi régulièrement distribués pour informer les habitants.
Les enfants ne veulent pas que la classe ferme et que la maîtresse s'en aille.
Hélèna Frilley, déléguée des parents d'élèves
Dans leur action, ils sont soutenus par Philippe Algrain, le maire de la commune. L'édile explique être en contact avec l'académie de Dijon mais ne pas connaître les raisons de cette décision, qui pourrait être définitive le 27 janvier prochain. "C'est une ineptie ! Je ne sais pas contre quoi me défendre, je ne sais pas quels sont les critères de l'administration de l'État pour me dire qu'il y a une fermeture", dénonce-t-il.
L'année dernière, une des classes de maternelle était déjà menacée de fermeture, mais elle avait finalement été sauvée. Philippe Algrain estime que c'est une fois de plus les effectifs qui sont en question cette année. "Je pensais qu'on était tranquille et rebelotte cette année. C'est lamentable, j'en ai ras-le-bol !". Contacté à ce sujet, le rectorat de Dijon n'a pas pu répondre à nos sollicitations.
330 000 euros investis en 2020 pour accueillir trois classes de maternelle
Le maire et les parents d'élèves s'interrogent d'autant plus que des travaux pour que l'école dispose au total de trois classes de maternelle, avaient été lancés en avril 2020. Un espace modulable avait d'ailleurs été inauguré en janvier 2021 en face du bâtiment scolaire. Montant de ces travaux : 330 000 euros, dont 220 000 financés par la commune et 110 000 par l'État.
"Avant c'était compliqué, il n'y avait pas d'espace pour la sieste des enfants. Il fallait calculer la place. En grande section, les enfants ne dormaient qu'un jour sur deux, décrit Hélèna Frilley avant de poursuivre. On paye des impôts pour investir dans quelque chose de bien, de beau et de propre et ça va peut-être ne servir à rien. On n'est pas content !"
Il est hors de question qu'une classe ferme. On ne va pas mettre 220 000 euros d'investissement à la flotte parce qu'il manquerait deux, trois élèves en janvier pour une rentrée en septembre !
Philippe Algrain, maire de Fleurey-sur-Ouche
Une fermeture de classe qui pourrait être actée alors que la commune de Fleurey-sur-Ouche est en plein essor avec 200 habitants de plus depuis 3 ans et 45 permis de construire accordés en 2021. Par ailleurs, un bâtiment avec 20 logements, dont 10 sont déjà vendus à des investisseurs, sera livré en juin prochain, soit deux mois avant la rentrée scolaire. "On ferme une classe pour des chiffres qui ne prennent pas en compte l'évolution de notre croissance. Les gamins vont arriver, c'est une évidence !", tempête le maire.
Pour faire entendre ses arguments, Philippe Algrain enverra un courrier à l'inspecteur d'académie de Dijon la semaine prochaine. Le député de la première circonscription de Côte-d'Or Didier Martin (LREM), viendra également à Fleurey-sur-Ouche dans les prochains jours pour évoquer la question.
Toutes les personnes qui pensent inscrire leur enfant à la maternelle à la rentréee prochaine sont invitées à se manifester à la mairie.