Une rivière à sec et d’innombrables poissons morts : le maire de Vanvey, dans le Châtillonnais, dénonce une "situation écologique désastreuse" qui est le "résultat d’une décision administrative", dit-il.
Reportage : Lise Riger et Christophe Gaillard / Montage : Patrick Jouanin
Intervenants :
- Paule Fonquernie, habitante de Vanvey
- Thierry Naudinot, président du Syndicat Intercommunal des Cours d'Eau du Châtillonnais
- Philippe Vincent, maire de Vanvey (SE)
En cette période de sécheresse, les cours d’eau présentent des débits particulièrement faibles.
Dans ce cas, les organismes chargés de gérer les cours d’eau sont tenus d’appliquer la loi sur l’eau. Celle-ci stipule qu’en période d’étiage [période de l’année où le niveau d’un cours d'eau atteint son point le plus bas], un débit minimum doit être conservé dans le bras naturel de la rivière.
"C’est ainsi que depuis mercredi 8 juillet, par arrêté préfectoral, une manœuvre des vannages situés en amont du village de Vanvey, en privilégiant la rivière naturelle de l’Ource a entraîné l’assèchement total des autres bras de la rivière, très riches en bio-diversité", déplore Philippe Vincent, le maire de Vanvey.
Les habitants ont assisté pendant quatre jours à l’agonie de la faune aquatique : lamproies, truites fario, brochets…
"Il y avait aussi des écrevisses, des moules de rivière", précise l’élu. Autant d’espèces qui avaient disparu des cours d’eau et qu’on voit revenir après des années d’effort, fait-il remarquer.
Le maire de ce village de 235 habitants dit ne pas comprendre "une décision aussi extrême".
En effet, précise-t-il, "la région a déjà connu des périodes d’étiage (1976, 2003 par exemple), mais sans jamais avoir vu les différents bras de l’Ource mis à sec. La gestion de ces moments critiques a toujours été faite dans le respect de la nature, de la population et de l’économie locale, qui sont les trois piliers du développement durable. Pourquoi n’est-ce plus le cas en 2015 ?", s’interroge-t-il.
"En hydrologie, il y a des cas particuliers. L’Ource [un affluent de la Seine, qui traverse la Bourgogne et la Champagne-Ardenne] a des spécificités. Il faudrait que l’administration raisonne au cas par cas, seulement on ne tient pas compte de l’avis des riverains."
"Je n’en veux pas au Syndicat Intercommunal des Cours d'Eaux Châtillonnais (SICEC), car je sais qu’il s’agit d’une décision imposée", conclut Philippe Vincent avec amertume.