De nouveaux lits en médecine générale, mais des postes en danger : grève à l'hôpital de Seurre

Ce jeudi 11 janvier, les personnels de l'hôpital de Seurre (Côte-d'Or) sont en grève suite à un appel de la CGT. La direction a décidé de rouvrir une unité de médecine générale, avec huit lits supplémentaires. Mais dans le même temps, des postes pourraient être supprimés.

"Bien vieillir à Seurre, c’est mal barré". Le message est clair. Ce jeudi 11 janvier, un mouvement de grève est organisé à l’hôpital public de Seurre (Côte-d’Or) à l’appel de la CGT. Les personnels soignants ont appris que huit lits de médecine générale allaient rouvrir en février prochain.

Une nouvelle saluée. Sauf que dans le même temps, des postes pourraient être supprimés, alors que la situation au sein de l’établissement, qui accueille 94 résidents d’Ehpad, est déjà tendue. Selon la direction des Hospices civils de Beaune, il y aurait 17 postes de trop.

Deux infirmières par jour pour 94 résidents

"Nous on parle de soin, eux ils parlent de sous. Il va falloir se battre pour conserver nos postes. Il n’est pas question que des collègues s’en aillent. Ce n’est absolument pas normal. On peut mettre les résidents en danger et le personnel en insécurité. On se battra", lance Colette Rigneault, secrétaire de la CGT Santé Sud Côte-d’Or.

Anne-Marie Lampoley est infirmière à l’hôpital de Seurre depuis onze ans. Chaque jour, ce sont deux infirmières, comme elle, qui s’occupent des patients et réalisent des vacations de 12 heures. Cette professionnelle de santé appréhende une réorganisation du travail, avec huit lits de médecine générale supplémentaires à gérer.

 On a déjà un travail énorme sur la distribution des médicaments, sur l’administratif. Là, on se pose des questions. Comment on va faire pour vérifier nos médicaments ?

Anne-Marie Lampoley, infirmière à l’hôpital de Seurre

"Ça va impacter notre travail sur nos résidents d’Ehpad. On sera pris par la médecine. La prise en charge des patients, les pansements, ça va être encore plus espacé. Là, on change les pansements tous les deux jours. Et on n’aura peut-être plus le temps pour le travail administratif, les rendez-vous, les ambulances, ce qui est important pour nos résidents", détaille-t-elle au micro de Guillaume Ploye.

D’autant plus qu’avec la réorganisation du travail à l’hôpital, les infirmières verront leurs vacations évoluer. Elles devront réaliser quatre à cinq nuits par mois. "C’est ingérable. On va être épuisé", lance Anne-Marie Lampoley.

Les familles craignent une baisse de la qualité des soins

Inquiétude des personnels soignants, mais également crainte des familles des résidents. La mère de Michelle Thallinger est âgée de 97 ans. Elle est patiente à l’hôpital de Seurre depuis décembre après une chute qui l’a rendue totalement dépendante.

On ne devrait pas parler d’argent pour les personnes âgées, ça je ne comprends pas.

Michelle Thallinger, mère d'une résidente de l'hôpital de Seurre

"Ça me fait peur. Je crains que les infirmières se précipitent un peu. Ce ne sera pas le même confort qu’auparavant. C’est déjà assez compliqué comme ça. Elles prennent leur temps avec les patients, elles leur parlent gentiment, elles les manipulent doucement. Mais si elles se précipitent, ce n’est plus du tout pareil".

Contactés, les Hospices civils de Beaune expliquent que la réouverture des lits de médecine générale permet de consoliser le positionnement du site de Seurre comme "hôpital de proximité". "Cette démarche permet de maintenir une prise en charge de qualité des résidents, les effectifs étant suppérieurs aux préconisations".

L’unité de médecine générale de Seurre avait été fermée en septembre 2021. Si la CGT salue la décision de la rouvrir, elle réclame le recrutement de personnels soignants. Le syndicat souhaite un minimum de 14 aides-soignantes, quatre infirmières et cinq agents de service hospitalier pour cent résidents.

La direction des Hospices civils de Beaune nous indiquent qu'une fois les activités de l'hôpital de Seurre réorganisés, la perspective de récruter de nouveaux infirmiers sera ouverte.

L'actualité "" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Bourgogne-Franche-Comté
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité