Depuis Noël, l’hôpital de Mâcon est plein en raison d’un important afflux de patients. Le plan blanc a été déclenché. Certaines chambres simples doivent accueillir deux à trois patients tandis que d'autres malades sont pris en charge dans les couloirs.
Le centre hospitalier de Mâcon (Saône-et-Loire) est sur le fil. Le 2 janvier dernier, l'établissement de santé a activé son plan blanc en raison d'une forte activité persistante. "Nous accueillons davantage de patients, donc la charge en soins est augmentée et nos journées de travail sont très denses", explique David Clair, chef de pôle des urgences, de la réanimation et de la cardiologie.
"Les patients qui consultent sont de plus en plus malades. Ils sont pour la plupart âgés, ont plusieurs pathologies. Ils vivent seuls et donc nécessitent une hospitalisation," ajoute David Clair.
Jean-Claude Teoli, directeur du groupement hospitalier de la Bourgogne méridionale, qui regroupe notamment l'hôpital de Mâcon, abonde. "En moyenne, on a entre 110 et 120 passages aux urgences tous les jours, et on hospitalise entre 30 et 35 patients. Actuellement, le nombre de lits à trouver chaque jour oscille entre 45 et 50."
De nouveaux patients, plus âgés
"Les patients ont des pathologies plus graves, et restent plus longtemps. Donc la rotation que l'on peut avoir pour permettre les entrées et les sorties se complique un peu plus." Un facteur a pu entraîner cet afflux : le vieillissement de la population dans le département
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"La moyenne d'âge de la Saône-et-Loire a tendance à augmenter. Les personnes qui sont dans nos services sont plus proches des 80 - 90 ans que des 60 - 65 ans. Dès que ces patients ont le moindre écueil dans leur vie, ils décompensent de façon majeure et se retrouvent à l'hôpital," explique David Clair.
Une réorganisation forcée
Cette situation, ainsi que le manque de moyens et de lits, ont forcé le l'hôpital de Mâcon à se réorganiser. "Il a fallu dédoubler les chambres seules ou mettre trois lits dans les doubles. À cause du manque de place, nous avons également dû mettre des lits dans les couloirs."
La déprogrammation de certaines interventions a également été nécessaire. Pour autant, l'augmentation de la charge de travail est conséquente car l'effectif hospitalier est resté le même.
"Le week-end du 6 et du 7 janvier, deux infirmières étaient prévues dans notre unité. Nous avons eu 34 patients. Une infirmière pour 17 patients, c'est énorme au niveau des prises en charge," ajoute Natalie Piazza, cadre de santé dans le service d'addictologie de l'hôpital.
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Ce manque de moyens entraîne une certaine fatigue chez les soignants. "Ils ont tous à cœur de continuer les soins de qualité, mais il y a un épuisement psychologique et physique qui commence à arriver." Selon la direction, cette situation risque de durer plusieurs semaines.
L'hôpital de Mâcon n'est pas le seul dans cette situation : l'hôpital de Chalon-sur-Saône a déclenché son plan blanc le 29 novembre.
