Des habitants excédés réclament le départ des oies, prise de bec dans le village : "c'est notre folklore !"

Depuis plusieurs semaines, des habitants de Sainte-Marie-sur-Ouche (Côte-d'Or) réclament le départ des oies qui circulent librement dans le village. Inenvisageable pour d'autres résidents. Car en 35 ans de présence dans la commune, elles en sont devenues le symbole.

Elles cheminent ensemble par groupe de cinq à dix. Au détour d’une rue ou sur un passage-piéton, vous pouvez tomber sur elles, marchant frénétiquement en se dandinant. Et si vous ne les voyez pas, vous les entendrez forcément cacarder et crier avec fracas.

En 35 ans de présence à Sainte-Marie-sur-Ouche, les oies sont devenues l’emblème de cette petite commune de Côte-d’Or aux 700 âmes, au point qu'elles s'affichent sur les panneaux "ralentir". Le problème, c’est que certains habitants réclament le départ des oiseaux.

Argument mis en avant par les "anti oies" (ils n'ont pas souhaité s'exprimer face à notre caméra) : les excréments qu’elles peuvent laisser sur leur passage et le risque d’attaque. Ils réclament alors l’application du code rural qui stipule l’interdiction "de laisser divaguer les animaux domestiques et les animaux sauvages apprivoisés".

Un collectif d'habitants pour défendre les oies

Voler dans les plumes des oies de Sainte-Marie-sur-Ouche ? Impensable pour d’autres habitants. Certains se sont alors réunis dans un collectif. "Il y a depuis plusieurs années une inquiétude autour des oies. Cette inquiétude est plus forte en moment. Ça a généré quelques tensions dans le village, que l’on a envie d’apaiser. Pour sauver les oies qui sont le patrimoine et l’image du village", détaille Frank Cortada, porte-parole du groupe d’habitants.

Il y a quelques semaines, les défenseurs des oies ont distribué un sondage aux habitants de la commune. Sur 372 documents distribués, 143 personnes ont répondu. 15 se sont déclarées favorables au départ des oiseaux, deux neutres et 126 habitants souhaitent les sauver.

"Moi, les oies ne me dérangent absolument pas, au contraire ! J’en suis fier… gardons les le plus longtemps possible", lance, tel un cri du cœur, un retraité qui habite à Sainte-Marie-sur-Ouche. "Et ça fait ralentir les voitures ! Pour moi c’est un atout", ajoute-t-il.

Les oies sont des habitantes du village, ce sont nos amis

Frank Cortada, habitant de Sainte-Marie-sur-Ouche

"C’est le folklore du village. J’avais encore des amis avant-hier qui voulaient voir les oies car c’est quand même la particularité de Sainte-Marie, je trouverai ça dommage qu’elles disparaissent", lance de son côté un habitant qui réside dans la commune depuis 15 ans.

"On a conscience que ça peut embêter quelques citoyens, à nous de trouver une réponse. Maintenant, il n’y a jamais eu d’accident", défend Frank Cortada. "Les oies ici, si vous les approchez, elles se sauvent, il faudrait vraiment aller les embêter pour qu’elles pincent, sinon elles se sauvent", appuie une habitante.

Le sort des oies de la discorde sera décidé dans quelques semaines, le conseil municipal n’ayant pas encore pris de décision. Un groupe de travail va être prochainement mis en place. Pour mettre fin à cette prise de bec.