Ce samedi 5 mars, la mobilisation contre la guerre en Ukraine se poursuit à Dijon. Environ 500 personnes se sont rassemblées, place de la Libération. C'est 3 fois plus que la semaine dernière.
"Stop la guerre !", pouvait-on entendre, de la bouche de près de 500 personnes réunies place de la Libération, à Dijon, en Côte-d'Or, ce samedi 5 mars 2022.
Au 10ème jour de la guerre en Ukraine, le bilan a dépassé les 2000 morts parmi les civils, plus d'un millions d'habitants ont fui leur pays et les Occidentaux s'attendent encore au "pire". Alors à Dijon, à 2000km de là, on s'offusque, on se mobilise, on crie son soutien aux Ukrainiens pétrifiés sous les bombardements russes, on dénonce les actes du régime du Vladimir Poutine.
"Aidez-nous, l'Europe, à sauver notre indépendance"
10ème jour de guerre, mais surtout "10ème jour de la résistance héroïque du peuple ukrainien", a souligné Tetiana Yablonska, de l'association Ukraine-Dijon-Besançon. Une résistance qui ne suffit pas : "aidez-nous, l'Europe, à sauver notre indépendance", a-t-elle supplié, micro en main.
Des Ukrainiens s'expriment, meurtris, mais aussi des Français, touchés par les événements. Judith n'a pas de famille en Ukraine, n'avait jusqu'alors aucun lien avec ce pays qui fait aujourd'hui l'actualité. Mais dans un discours à la foule, empli d'émotion, elle raconte son nouvel engagement, elle raconte comment elle s'est "décomposée", ce mardi, lorsqu'elle est allée donnée un colis à l'association et pourquoi elle n'est jamais repartie : "quand je regarde la télévision, j’ai l’impression d'être devant un livre d’histoire de la Seconde Guerre mondiale".
"Je n'ai jamais vu autant de Français rassemblés pour aider quelqu’un"
Sur cette place de la Libération, la colère gronde, mais l'espoir, aussi, survient : « je n'ai jamais vu autant de Français rassemblés pour aider quelqu’un », constate, surprise, une autre membre de l'association.
Le maire de Dijon, François Rebsamen, s'est lui aussi exprimé. Il s'est notamment engagé à mettre les "fonds nécessaires pour accueillir les réfugiés" ukrainiens.
Au cœur du rassemblement, une Ukrainienne, arrivée ce matin, après avoir traversé l'Europe et quitté son pays sous les bombes.
"Manifester peut faire changer les choses"
Pour Anastasiia Ganziuk, originaire d'Ukraine et présidente d'une autre association, "Aidons l'Ukraine Dijon", qui s'est constituée ce lundi dans l'urgence, "quand tout le monde manifeste, ça change les choses, ça met la pression, on a réussi en 2014", faisant référence à la révolution de Maïdan et à la volonté des Ukrainiens d'être un pays démocratique et européen.
Si elle habite et travaille aujourd'hui à Dijon, Anastasiia est née à Kiev en 1986. Sa famille, sa mère et ses amis habitent toujours en plein cœur de la capitale ukrainienne, en plein cœur des explosions.
Un soutien inattendu
Le 24 février dernier, lorsque tout a commencé, lorsque Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une opération militaire en Ukraine, elle a tout de suite donné rendez-vous à ses amies ukrainiennes : "j'avais besoin de les voir, de parler, d'être ensemble".
Depuis, elle a découvert que ses soutiens dépassaient son cercle ukrainien. Tous ses amis français l'ont contactée, "pour certains, on ne s'était pas parlés depuis 15 ans !". Anastasiia a été "impressionnée par la rapidité et la disponibilité des Français... Ça donne de l'espoir !"
Un soutien qui ne doit pas s'essouffler
Christophe Depierre, vice-président de l'association, Ukraine-Dijon-Besançon, fait le même constat : "on est débordés par les dons, les propositions d’aides". Mais il reste pragmatique et réaliste : " malheureusement, ça va durer, donc on va continuer à vous solliciter".