Ce vendredi 10 novembre, plusieurs collectifs étaient rassemblés place François Rude à Dijon, pour informer et sensibiliser la population sur les dangers du glyphosate. Ils souhaitent l'interdiction de cet herbicide, alors que la Commission européenne doit voter sur son utilisation dans les prochains jours.
"Glyphosate, la France doit dire non !" Des pancartes portées haut dans le ciel, des chants repris en cœur... La place François Rude, à Dijon, était pour le moins animée à midi ce vendredi 10 novembre.
Une vingtaine de personnes de différents collectifs était réunie pour sensibiliser aux dangers du glyphosate. Les Amis de la Terre Côte-d’Or et ATTAC 21 étaient présents. Ils souhaitent le non-renouvellement de l'autorisation de l'herbicide dans l'Union Européenne, qui sera décidée le 16 novembre.
"Les risques ont été démontrés, avec des risques de cancer ou de leucémie pour les cas les plus extrêmes. Après, il y a beaucoup de personnes pour qui il ne se passe rien, mais c’est un peu à la roulette russe et c'est absolument inadmissible. Il y a aussi des risques pour l’environnement avec une perte de la biodiversité", explique Stéphane Dupas, président des Amis de la terre en Côte-d’Or.
"Il y a d'autres alternatives"
Ce dernier souhaite l'interdiction du glyphosate en France. Il est convaincu qu'il n'est pas indispensable. "Le bio le montre depuis des décennies. Il y a des études qui prouvent qu’on peut s’en passer, après il faut changer ses habitudes."
On ose croire que notre gouvernement et notre président agiront en faveur de l’environnement et des citoyens.
Stéphane DupasPrésident des Amis de la terre en Côte-d’Or
"Ce qui est important et c’est ce qu’on demande, c’est que les agriculteurs qui utilisent du glyphosate soient accompagnés pour changer leur méthode", rappelle Stéphane Dupas. "On ne va pas les laisser comme ça du jour au lendemain. Pour eux c’est possible que ça demande un coût, mais pour la société combien va vous coûter un cancer ? Combien coûte la perte de la biodiversité ? Il y a des choix à faire."
Le glyphosate, un herbicide qui fait polémique
Le glyphosate est un désherbant utilisé pour détruire les mauvaises graines. C'est l'herbicide le plus utilisé en France, avec près de 7 800 tonnes vendues en 2021. En 2015, le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a publié une étude, démontrant que le glyphosate devait être classé cancérigène probable pour l'homme.
J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. #MakeOurPlanetGreatAgain
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 27, 2017
En 2017, la Commission européenne avait autorisé l'utilisation de l'herbicide pour une durée de cinq années supplémentaires. Le 15 décembre 2023 marquera par conséquent la fin de l'autorisation du glyphosate.
Mais en septembre 2023, la Commission européenne avait tenté de renouveler son autorisation de dix ans, sans succès puisque plusieurs États s'y étaient opposés. La France s'était abstenue lors du vote. Les 27 pays membres vont à nouveau se réunir ce jeudi 16 novembre pour décider du sort du glyphosate.