Les avocats de Murielle Bolle, personnage clé de l'affaire Grégory, ont déposé ce vendredi 1er décembre 2017 une requête visant à faire annuler sa mise en examen pour "enlèvement suivi de mort"

Longtemps annoncée, cette requête a été déposée devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon ce vendredi 1er décembre 2017.


"Absence d'indices graves et concordants"


La demande de nullité vise notamment "l'absence d'indices graves et concordants qui font qu'il n'y avait pas lieu de la mettre en examen" à la fin juin, estime Me Ballorin. "Nous avons toute confiance dans la collégialité de la chambre de l'instruction car ce sont trois magistrats indépendants de qualité", a souligné Me Chrsitophe Ballorin, l'avocat de Murielle Bolle.


Question prioritaire de constitutionnalité

La requête a été précédée d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur "la validité de la garde à vue" de Murielle Bolle en 1984, durant laquelle l'adolescente n'avait pas été assistée par un avocat, la loi ne l'imposant pas à l'époque. La QPC porte sur les "droits de la défense", "les libertés fondamentales et l'évolution du droit".

"Outre la présence d'un avocat, tout gardé à vue a le droit de se taire et, pour un mineur, le droit d'être assisté par une personne de la famille", a détaillé l'avocat, pour qui "les procès-verbaux durant cette garde à vue sont nuls". Selon lui, la cour devrait "surseoir à statuer" sur la demande d'annulation de la mise en examen, "dans l'attente d'une décision sur la QPC". "Ce sont des débats de fond que Me Jean-Paul Teissonnière et moi-même posons, on ira jusqu'en cassation", a-t-il d'ores et déjà prévenu.


L'affaire rebondit en juin

Murielle Bolle, 48 ans, a été mise en examen fin juin.  D'abord écrouée, elle a été placée sous strict contrôle judiciaire début août, avec obligation de résider dans un département éloigné de son domicile vosgien. 

En 1984, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, cousin du père de Grégory, du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, avant de se rétracter. Jean-Marie Villemin avait tué ce dernier d'un coup de fusil en 1985. Pour l'accusation, Murielle Bolle aurait changé son témoignage après avoir subi des violences familiales, ce que contestent ses avocats. Elle est soupçonnée aujourd'hui d'avoir participé à l'enlèvement de Grégory, le 16 octobre 1984, avec Bernard Laroche.

La mise en examen de Murielle Bolle était intervenue deux semaines après celles de la grand-tante du petit Grégory, Jacqueline Jacob, et de son époux Marcel, poursuivis eux pour enlèvement et séquestration suivis de mort, un coup de théâtre qui avait relancé cette affaire vieille de 33 ans.

Jacqueline Jacob, 73 ans, a été autorisée par la chambre de l'instruction de Dijon à rentrer chez elle le 20 novembre, trois jours après son interrogatoire par la juge d'instruction. Marcel Jacob, toujours privé de contact avec sa femme dans le cadre de son contrôle judiciaire, doit être entendu à son tour lundi avant de demander, le 20 décembre devant la cour d'appel, à rentrer chez lui dans les Vosges.

Les deux septuagénaires sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire et d'être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent.


Le reportage de C. Tarrisse et D. Iberrakène avec :
  • Maître Christophe Ballorin, avocat de  Murielle Bolle
Les avocats de Murielle Bolle, personnage clé de l'affaire Grégory, ont déposé ce vendredi 1er décembre 2017 une requête visant à faire annuler sa mise en examen pour "enlèvement suivi de mort".

 

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