L'une des conditions à la sortie de prison de Murielle Bolle, témoin clé dans l'affaire Grégory, était de rester dans la région. Selon le JDC, elle serait hébergée à Saint-Honoré-les-Bains, dans la Nièvre, par l'ancien maire de la ville.

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A peine est-elle sortie de prison que Murielle Bolle fait parler d’elle. Selon Le Journal du Centre, le témoin clé de l’Affaire Grégory se trouverait à Saint-Honoré-les-Bains, dans la Nièvre.

Elle serait accueillie par Jean-Charles Boizot, l’ancien maire de la cité thermale nivernaise (1980-1989).

Interdiction de quitter le département


Agée de 48 ans, Murielle Bolle avait été mise en examen le 29 juin 2017 pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire à la maison d'arrêt de Dijon.

Elle est restée un mois en prison. L'une des conditions à sa libération était de rester dans la région et surtout loin des Vosges et des protagonistes du dossier.

L’ancien maire de 75 ans de Saint-Honoré-les-Bains (58) avait été ému par les conditions de détentions de Murielle Bolle et par sa grève de la faim.

Il avait proposé le 17 juillet dernier de l’héberger à sa sortie de prison dans un des logements qu’il possède dans cette commune de huit cents habitants, demande acceptée par la chambre de l’instruction de Dijon.

Murielle Bolle a été remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire le 4 août 2017.

Elle n’a pas le droit de quitter le département et doit se présenter deux fois par semaine dans une brigade de gendarmerie du secteur pour pointer.

Une confrontation ratée


De nouvelles révélations ont aussi été faites le 10 août 2017 par le journal Le Monde.

Le quotidien a pris connaissance et souligné la fragilité du témoignage de Patrick F., le cousin de Murielle Bolle.

« Le 15 juin, après avoir appris sur BFMTV l’arrestation du grand-oncle et de la grand-tante de Grégory Villemin, retrouvé mort dans la Vologne un soir d’octobre 1984, ce témoin surprise a spontanément appelé les gendarmes. Il leur raconte avoir assisté, le soir du 5 novembre 1984, au « lynchage » familial de sa cousine, dont les aveux avaient conduit quelques heures plus tôt à l’arrestation de son beau-frère, Bernard Laroche. La jeune fille, alors âgée de 15 ans, s’était rétractée le lendemain. Patrick F. ajoute que sa cousine lui aurait confié ce soir-là avoir accompagné Bernard Laroche en voiture lorsque ce dernier a enlevé le petit Grégory », raconte le Monde.

Ce « lynchage » et la pression exercée sur la jeune fille pour qu’elle revienne sur son témoignage sont au cœur de ce gigantesque fiasco judiciaire.

Depuis plus de trente-deux ans, Murielle Bolle s’en tient à la même version, nie les pressions familiales et accuse les gendarmes de lui avoir estorqué des aveux forcés.

Le 5 ou le 6 ?


La confrontation avec Patrick F. le 28 juillet 2017 devant la juge d'instruction Claire Barbier devait éclaircir les choses et confirmer les soupçons de l’accusation. Mais ce témoignage n’a fait qu’ajouter de la confusion.

« Il a notamment affirmé que l’avocat de Bernard Laroche, Me Paul Prompt, était présent le soir du « lynchage » de Murielle Bolle et qu’il avait orchestré sa rétractation. Or plusieurs éléments semblent indiquer que l’avocat, décédé en février dernier, ne pouvait être dans les Vosges ce soir-là », indique le Monde.

33 ans après les faits, le cousin de Murielle Bolle se mélange dans les dates. Et cette hésitation est un coup dur pour l’accusation.

« Soit c’est le 5, soit c’est le 6. On ne peut pas faire l’impasse sur la datation. Les aveux de Murielle ont lieu le 5, et sa rétractation le 6. Si le cousin ne peut pas établir qu’il était là le 5 novembre, les événements qu’il relate n’existent plus », a confié au quotidien Me Christophe Ballorin, qui assure la défense de Murielle Bolle avec Me Jean-Paul Teissonnière.

Entre témoignages bancals, témoins décédés et emballement médiatique, la malédiction de l’affaire Grégory continue.


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