Affaire Virginie Bluzet : sa famille demande de comparer son ADN à ceux retrouvés chez Michel Fourniret

Le 17 mars 1997, le corps de Virginie Bluzet, 21 ans, est découvert à Verdun-sur-le-Doubs. 23 ans plus tard, l'avocat du père de la victime est venu plaider à Dijon pour que le dossier ne soit pas classé. Pour lui, les ADN inconnus retrouvés récemment chez Michel Fourniret sont une piste à explorer.

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Vingt-trois ans qu'il se bat pour connaître le nom de l'assassin de sa fille. À la cour d'appel de Dijon ce mercredi 30 septembre, Michel Bluzet se présente entouré des membres de l'association Christelle et de son avocat. Il craint que l'audience du jour, devant la chambre de l'instruction, aboutisse à la fermeture du dossier, comme cela avait déjà le cas une fois.

"C'est angoissant, parce que ça fait beaucoup de fois qu'on se bat. Et pour moi surtout, les années tournent. Donc je voudrais bien quand même qu'on trouve l'assassin de ma fille", indique Michel Bluzet.

Le 17 mars 1997, le corps de Virginie Bluzet est retrouvé menotté et bâillonné dans la Saône à Verdun-sur-le-Doubs. Dans un premier temps son petit ami est suspecté. Il bénéficie finalement d'un non-lieu puis le dossier est classé en 2002.
 

Comparer l'ADN de Virginie

Son père se bat et obtient sa réouverture en 2009 en demandant l'examen de scellés jusque-là délaissés. Aujourd'hui son avocat tente, à nouveau de maintenir le dossier actif.

"C'est évidemment extrêmement important pour Monsieur Bluzet, pour les affaires dites des disparues de l'A6 ou des jeunes femmes assassinées en Saône-et-Loire, de savoir si la justice abandonne ou si l'enquête se poursuit", indique Didier Seban, avocat au barreau de Paris. "Là, nous demandions à ce que tous les ADN découverts récemment, et qui ont permis d'élucider l'affaire Estelle Mouzin, sur les biens appartenant à Michel Fourniret - un matelas, des coussins - puissent être comparés à l'ADN de Virginie."

"Nous allons revenir devant la chambre de l'instruction puisque la chambre n
ous a demandé des précisions sur un certain nombre d'éléments que nous avions fourni. Vous savez que nous demandons depuis toujours que la piste Michel Fourniret ou d'autres pistes de criminels en série soient étudiés dans l'affaire Virginie Buzet. Ces pistes n'ont pas été travaillées sérieusement, puisqu'en France on ne sait pas enquêter sur les tueurs en série. Chaque juge d'instruction, chaque tribunal enquête de son côté sans mettre en perspective ces crimes."
 
 

"Nous avons bon espoir"

"Pour nous, il y a beaucoup de choses à faire. Vous savez, on a résolu les affaires Blétry et Maillery. Deux crimes qui datent de la même période, en tout cas pour celui de Christelle Blétry, trois semaines de différence. Et donc évidemment, on doit pouvoir trouver la solution comme on l'a trouvée pour celui de Christelle […] Donc il y a notamment Fourniret, mais il y a aussi d'autres pistes qui doivent être examinées. On doit réinterroger les personnes qui ont été condamnées dans l'affaire de Christelle Blétry. Il faut se battre pour que ces dossiers restent ouverts", poursuit Maître Seban, également avocat du père de Estelle Mouzin.

Christelle Blétry, 20 ans, avait été retrouvée sans vie le 28 décembre 1996 au bord d'une route de campagne à Blanzy, en Saône-et-Loire. Son corps portait les traces de 123 coups de couteau. Pascal Jardin a été reconnu coupable du meurtre et du viol de la jeune femme en première instance et en appel, mais il s'est pourvu en cassation. La plus haute juridiction française a rejeté sa demande en 2019.

Christelle Maillery avait 16 ans quand elle a été tuée de 32 coups de couteau, le 18 décembre 1986 au Creusot. Jean-Pierre Mura a été condamné pour ce meurtre en première instance et en appel. En 2017, la cour de cassation a rendu définitive sa condamnation à vingt ans de réclusion criminelle.

La chambre de l'instruction de Dijon examinera de nouveau le dossier Virginie Bluzet le 18 novembre 2020. Son père devra donc encore attendre pour savoir si la justice accepte de faire de nouvelles recherches. "Mais nous avons bon espoir, compte tenu de cette demande de précision, que l'affaire Virginie Bluzet ne sera pas envoyée aux oubliettes et que la mort de cette jeune femme sera expliquée", ajoute Maître Seban.
 

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