Alors que la 12e édition de la journée française de l’allergie est mardi 20 mars, les chiffres sont en hausse. Les jeunes sont particulièrement touchés.
Emma est une élève comme les autres. Sauf qu’elle souffre de nombreuses allergies : kiwis, chevaux, chats, fruits de mer, avocats… Elle a découvert ces allergies très tôt, à l’âge de 3-4 ans. "J’ai goûté quelque chose, comme un enfant normal. J’ai un œil qui est devenu plus gros que l’autre, je n’arrivais pas bien à respirer", se rappelle cette jeune adolescente de 12 ans.
A la cantine, l’élève de 5e doit donc faire bien attention aux plats qu’elle choisit. Même si avec le temps, c’est devenu pour elle une habitude. Mais elle voudrait avoir un traitement pour résoudre ce problème. "Je vais peut-être réessayer le traitement. Ce sont des gouttes que l’on met sous la langue tous les matins. J’ai déjà essayé pendant 3 ans, mais ça n’a pas marché. Je pense que dans le futur je vais réessayer", explique Emma.
Les allergènes indiqués sur le menu
De son côté, la chef d’établissement rappelle que les allergènes sont indiqués dans le menu, à l’entrée de la cantine. "Nous devons être très vigilants, ça peut être très grave. Nous avons un dossier où toutes les procédures à suivre sont indiquées pour l’ensemble des personnels de l’établissement, au cas où une crise grave surviendrait", explique Christiane de la Grange, principale du collège André Malraux (Dijon).
Dans cet établissement, d’autres allergies sont présentes. C’est le cas de l’asthme : 5% des élèves sont asthmatiques dans ce collège. Et les chiffres sont en hausse.
Des allergies multiples
Ce collège n’est pas le seul à être dans cette situation. Au service pneumologie du CHU de Dijon, le nombre de patients souffrant d’allergies est en hausse. Les jeunes sont très concernés. "On le voit très bien, avec des allergies de plus en plus graves. Ce sont des allergies multiples. On voit de plus en plus de jeunes patients qui ont plein d’allergies différentes", note Philippe Bonniaud, chef du service pneumologie et soins intensifs respiratoires au CHU de Dijon.
Celui qui est également vice-président de la société française d'allergologie rappelle des chiffres préoccupants : selon des études, un Français sur deux pourrait avoir un problème allergique d’ici 2050. Contre seulement un sur dix il y a 30 ans.
Un reportage de Valentin CHATELIER, Christophe GAILLARD et Romain LIBOZ avec
Emma STEINBRUNN, élève de 5e au collège André Malraux (Dijon)
Christiane DE LA GRANGE, principale du collège André Malraux (Dijon)
Philippe BONNIAUD, chef du service pneumologie et soins intensifs respiratoires au CHU de Dijon