On ne l'a appris que le mardi 14 avril 2020 : Robert Poujade, maire de Dijon pendant 30 années, est décédé le 8 avril. Agé de 91 ans, il s'est éteint à Paris, où il résidait depuis de nombreuses années. Les réactions politiques se multiplient au lendemain de l'annonce de sa mort.
Robert Poujade n'est plus. L'ancien maire de Dijon a été inhumé ce mardi 14 avril 2020 dans la plus stricte intimité et dans un lieu que la famille tient à garder secret. C'est son fils, Bernard Poujade, qui a annoncé la nouvelle à l'Agence France Presse, en précisant que ce décès n'avait pas de lien avec l'épidémie de Covid-19.
Son successeur et actuel maire de Dijon, François Rebsamen, a aussitôt réagi sur Twitter :
Émotion en apprenant le décès de Robert Poujade. J'adresse à sa famille mes sincères condoléances. Passé le confinement, viendra le temps de l'hommage de notre ville à son ancien maire.
— François Rebsamen (@frebsamen) April 14, 2020
Et François Rebsamen ajoute ce mercredi 15 avril, dans un communiqué :
La longévité de Robert Poujade est remarquable dans l'histoire politique locale. Je voudrais saluer la mémoire d'un homme qui aimait notre ville du plus profond de son cœur et avec qui je nouais des relations cordiales, fondées sur l'estime et le respect mutuel.
Un autre de ses successeurs, cette fois-ci à la tête du département de la Côte-d'Or, François Sauvadet, a lui aussi fait part de son émotion sur le même réseau social :
Robert POUJADE était très attaché à sa ville et à ses habitants. Il a beaucoup fait pour le rayonnement de #Dijon et pour la #CôtedOr dont il a été le Président du #Département. J’adresse à sa famille toute ma sympathie.
— François SAUVADET (@sauvadet) April 14, 2020
Laurent Bourguignat, conseiller municipal dijonnais, rend lui aussi hommage au travail de Robert Poujade à la tête de la capitale régionale :
Il défendait ce qu’il appelait un « développement contrôlable », qui préfigurait finalement ce qu’est aujourd'hui le développement durable, avec la recherche d'une qualité urbaine, une vraie place pour la verdure, un lien entre l'économie et le social. Aimant rappeler qu’il a imposé le logement social au coeur de ville, il portait une attention constante aux plus faibles et veillait à ce qu’il appelait le « Dijon des faubourgs ».
La fédération des Républicains de Côte-d'Or salue elle-aussi la mémoire du gaulliste fidèle et sa longue action au service de Dijon :
Robert Poujade restera dans le souvenir des Dijonnais et des Côte-d’oriens comme un homme politique emblématique, aux idées visionnaires. Il a modernisé la capitale des Ducs de Bourgogne en engageant des projets d’urbanisme structurants, à l’image de l’Auditorium, du Palais des sports, du Conservatoire régional de musique, de la Rocade de Dijon, du secteur sauvegardé, de la Toison d’Or, du port du canal, de la coulée verte …
Notre ville et notre département lui doivent beaucoup.
(...) Les militants et les adhérents de notre mouvement, comme les Dijonnais, garderont tous en mémoire sa voix si reconnaissable, sa hauteur de vue et son attachement sincère et profond à son territoire.
Et parmi les innombrables messages de condoléances et d'hommage, la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a souligné, dans une série de 5 tweets, tous les aspects de la vie politique de Robert Poujade, de l'après-guerre à sa fonction de maire de Dijon.
Alors que nous apprenons le décès de Robert Poujade, à l’âge de 91 ans, je veux saluer la mémoire d’un homme qui a marqué de son empreinte l’histoire de Dijon, de la Côte-d’Or et de la France. 1/5
— Marie-Guite Dufay (@MarieGuiteDufay) April 15, 2020
Robert Poujade a aussi occupé des fonctions nationales et notamment celle de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Protection de la nature et de l’Environnement. Il fut en charge de ce portefeuille du 7 janvier 1971 au 1er mars 1974 sous les gouvernements de Jacques Chaban-Delmas et de Pierre Messmer.
Les premières missions qui lui ont été confiées concernaient la lutte contre la pollution sonore, le développement d’un réseau de contrôle de la qualité de l’air, l'extension des compétences des agences de l’eau, des contrats entre l’État avec les branches industrielles polluantes pour mettre en place des normes de lutte contre les nuisances (notamment avec la papeterie, cimenterie, l’industrie de surfaçage, BTP, cette dernière le menaçant indirectement). A l’époque, son ministère était doté d’un budget de près de 200 millions de francs et de 300 fonctionnaires. Ses moyens ont été renforcés à la suite du premier choc pétrolier.
Par la suite, Robert Poujade a assuré d’autres missions relatives à l’environnement : il a été ainsi président du Conservatoire du littoral (1976).
Un long parcours commencé dès l'âge de 18 ans. Regardez cette rétrospective de la vie politique de Robert Poujade, commentée par Maryline Barate :