Bitcoin : le Dijonnais Mark Karpelès est maintenu en détention au Japon

La police japonaise a décidé vendredi 21 août 2015 de maintenir en détention le Français Mark Karpelès, ex-patron de la plateforme de monnaie virtuelle (bitcoin) MtGox. Une décision prise sur la base d’accusations de détournement de fonds de ses clients.

Quelles sont les nouvelles accusations portées contre Mark Karpelès ?

Après trois semaines de garde à vue, un nouveau mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de Mark Karpelès.
Il est soupçonné d'avoir empoché 321 millions de yens (2,3 millions d'euros au cours actuel) de dépôts de bitcoins, a indiqué à l'AFP un fonctionnaire de police, confirmant des informations de médias locaux.

Mark Karpelès aurait dépensé la majeure partie de cette somme pour l'achat de droits de logiciels, mais il aurait aussi déboursé 43 000 euros pour s'offrir un lit de luxe, ont rapporté l'agence de presse Kyodo et le quotidien Yomiuri. Contactée par l'AFP, la police n'a pas confirmé l'information à ce stade.


Que cherchent les enquêteurs ?

Ce jeune geek de 30 ans, né le 1er juin 1985 à Dijon, réside à Tokyo,il a été interpellé le 1er août 2015. On le soupçonne d’avoir falsifié des données dans le système informatique de la plateforme d'échanges de bitcoins MtGox en 2013, afin de créer artificiellement un million de dollars (910 500 euros).

Les enquêteurs disposent désormais de 20 jours supplémentaires pour le soumettre à d'intenses interrogatoires et tenter de lever le mystère sur les dessous de la faillite de MtGox qui a laissé des milliers d'investisseurs ruinés.

En vertu du système judiciaire japonais, la police peut maintenir en détention un suspect jusqu'à 20 jours sans mise en examen. Cette période arrivait à échéance samedi 22 août. Mark Karpelès, qui encourt jusqu'à cinq ans de prison, nie en bloc les accusations, d'après les médias.



C’est quoi le bitcoin ?

L'effondrement spectaculaire de la plateforme MtGox, victime l'an dernier d'une cyber-attaque massive selon son ex-patron, avait entaché la réputation du bitcoin. 
La société avait stoppé ses transactions en février 2014, avant de déposer le bilan, admettant avoir perdu 850 000 bitcoins pour une valeur de 48 milliards de yens (près de 350 millions d'euros).

MtGox, basée au Japon, constituait l'une des plateformes d'échange "historiques" de cette monnaie créée sur ordinateur en 2009 et qui a vu sa valeur s'envoler de quelques cents à ses débuts jusqu'à plus de 1 000 dollars fin 2013, avant de refluer.

Dans la foulée de l'arrestation de Mark Karpelès, le gouvernement japonais avait rappelé la nécessité de mettre en place, en coordination avec les autres pays du G7, un cadre légal de régulation pour cette monnaie virtuelle, souvent critiquée pour son opacité et sa volatilité.


Qui est Mark Karpelès ?

Selon les dires d'une personne se présentant comme un ancien employé de MtGox sur internet, Mark Karpelès, qui gardait son propre argent et celui de ses clients sur le même compte en banque, était un gestionnaire incompétent qui se croyait dans un "jeu de rôle". "Il n'a pas vraiment saisi que l'argent déposé sur son compte signifiait bien plus pour les gens que de simples chiffres sur son écran".

Mark Karpelès a été embauché à l'âge de 18 ans comme technicien informatique par un éditeur de jeux en ligne installé à Paris. Il connaît des ennuis judiciaires avec son employeur, qui lui valent d'être condamné en 2010, en son absence, à un an d'emprisonnement pour piratage.
Entre-temps, il s'est installé au Japon où il achète en 2011 la majorité de MtGox, accédant à un rôle de premier plan dans l'univers du bitcoin avant d'en être déchu trois ans plus tard.
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