La police technique et scientifique est en grève illimitée. Ces experts se sentent méprisés, alors qu’une affaire judiciaire sur trois est résolue grâce à eux, rappellent-ils. Comment ce mouvement national est-il suivi en Bourgogne-Franche-Comté ?
 

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Pourquoi la police scientifique est-elle en colère ?

Un profond malaise règne parmi le personnel de la police technique et scientifique (PTS).

Ces 2 400 fonctionnaires interviennent sur des scènes de crimes (infanticides, viols, suicides, meurtres, attentats…), assistent à des autopsies, doivent être disponibles 7 jours sur 7, sont soumis à des astreintes de jour et  de nuit non rémunérées, etc.

Aujourd’hui, ils en ont "ras-le-bol" de leurs conditions de travail. Ils veulent être considérés comme des policiers à part entière. Depuis des années, ils demandent "un statut spécial adapté aux contraintes", un statut dérogatoire qui reviendrait à reconnaître que leur métier les expose à des risques particuliers et à des fatigues exceptionnelles, "comme c'est le cas pour les pompiers, les surveillants de prison, les douaniers, les contrôleurs aériens".

 



 

Pourquoi cette grève se déclenche-t-elle à Noël ?

Le déclencheur de cette colère se trouve dans le mouvement des "gilets jaunes" et l’attribution d’une prime aux policiers (dit actifs) la semaine dernière : "Nous sommes les grands oubliés, alors que nous apportons de l’aide à nos collègues depuis le début des manifestations des "gilets jaunes", explique Arnaud Loctin, délégué régional du syndicat national Alliance des personnels administratifs techniques et scientifiques de l’intérieur (SNAPATSI).

Les experts sont en effet intervenus lors de "manifestations violentes afin de photographier les délinquants". A cette occasion, certains "personnels scientifiques ont été gazés", indique une pétition mise en ligne sur change.org et qui a déjà été signée par plus de 3 000 personnes.

 

 

Comment se traduit cette grève sur le terrain ?

Un préavis de grève illimité court depuis mercredi 26 décembre 2018 à l’initiative de l’intersyndicale (SNIPAT, SNPPS, SNAPATSI).

Tous les scientifiques qui ne peuvent ou ne veulent pas faire grève sont appelés à "assurer le minimum" dans l’accomplissement de leurs missions. "Si un collègue ne peut refuser une intervention, rien ne lui impose de faire fonctionner l’institution Police au prix de sa santé physique et mentale."

En Bourgogne-Franche-Comté, la grève se traduit par un ralentissement dans la gestion des affaires courantes (comme la gestion des statistiques). Mais, les experts continuent d’intervenir sur les scènes d’infraction, car les policiers n’ont pas le droit de faire grève (sinon ils sont réquisitionnés).

 


Les fonctionnaires de la police technique et scientifique souhaitent être reçus par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner au plus vite, dès le mois de janvier. "Il faut qu’il entende nos revendications. Nous ne représentons que 2% des effectifs de la Police nationale, mais une affaire judiciaire sur trois est résolue grâce à nous", ajoutent les syndicats.  

Traces biologiques, traces papillaires, micro-traces, traces numériques, traces odorantes, traces balistiques, etc. "C’est NOUS, fonctionnaires de la Police Technique et Scientifique, qui apportons cette preuve irréfutable dans la manifestation de la vérité."


 


 
La police technique et scientifique en Bourgogne-Franche-Comté

55 personnes travaillent au sein de la police technique et scientifique en Bourgogne-Franche-Comté :

-Côte-d’Or : 15
-Nièvre : 3
-Saône-et-Loire10
-Yonne : 7

-Doubs : 7  
-Haute-Saône : 3
-Jura : 6
-Territoire de Belfort : 4
 
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