"C'est primordial de se souvenir de ce que les déportés ont vécu", pour les élèves du lycée Charles De Gaulle partis à Auschwitz avec Jean Castex

Les quatre élèves du lycée Charles De Gaulle de Dijon, qui s’étaient rendus au camp de la mort d’Auschwitz, sont revenus ce vendredi 28 janvier. Ils accompagnaient le Premier ministre Jean Castex pour la journée d’hommage aux victimes de la Shoah.

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Le visage empreint de respect, Charlotte, Elsa, Jennifer et Mylan se remémorent leur voyage à Auschwitz-Birkenau. Ces quatre lycéens de 17 ans, scolarisés au lycée Charles De Gaulle de Dijon, sont revenus de Pologne ce vendredi 28 janvier. Ils faisaient partie de la délégation du Premier ministre Jean Castex, qui s'est rendu dans le camp de la mort à l'occasion du 77e anniversaire de sa libération, le 27 janvier.

"C'était vraiment très marquant", s'accordent-ils tous à dire. "Beaucoup de choses vont rester dans nos têtes à tous."

Charlotte - "Je pense que ce sont les personnes les plus fortes que j'aie jamais rencontrées"

Ça m'a beaucoup marquée d'être avec les déportés, Elie Buzyn et Ginette Kolinka. Au-delà de leur témoignage, ils ont pris l’énergie qu’ils avaient pour revenir sur ces lieux à Auschwitz, ces lieux qui les ont le plus traumatisés.

Ils étaient pleins d'espoir, et "heureux" de nous montrer ce qu'ils ont vécu, de nous en parler, de nous expliquer comment on en renaît. Et bien qu’ils aient vécu des choses atroces, ils en ont tiré des choses magnifiques. Je pense que ce sont les personnes les plus fortes que j’ai jamais rencontrées.

Elie Buzyn par exemple est devenu un immense chirurgien, il a fait beaucoup de choses de sa vie. Il a évoqué le fait que sa mère avait été assassinée à Auschwitz. Elle lui a dit avant de mourir qu'il devait survivre, pour elle. C'est cette phrase qui l'a fait tenir toute sa vie.

Et ils sont revenus pour honorer la mémoire de leurs familles qui sont décédées là-bas, pour aussi nous rappeler à nous les jeunes et à tout le monde qu'il ne faut surtout pas oublier ce qui s'est passé, et surtout pas le nier. C'est super important qu'on n'oublie pas.

Elsa - "On peut juste essayer d'imaginer ce qu'ils ont vécu"

C’était assez solennel et silencieux. Le fait qu’on l’ait fait ensemble, ça a aidé à partager le poids que représente le mémorial, le lieu qu’on a visité. La cérémonie a été assez rapide, mais ça n’a pas atténué le fait qu’on était là pour se recueillir et pour faire honneur aux victimes de la Shoah.

Eux ont vécu l'enfer. Nous, on ne peut même pas approcher un dixième de ce qu’ils ont vécu. On peut juste voir un lieu, qui n'a plus grand chose à voir avec ce que ça a été, et essayer d'imaginer ce qu'ils ont vécu. Mais on ne peut même pas imaginer.

Ce n’est même pas une mission de transmettre, c’est essentiel. C’est quelque chose qu’on a fait pendant trois ans, et qu’on continuera sûrement à faire. C’est primordial de se souvenir de ce que ces personnes ont vécu.

Jennifer - "Je me suis sentie très petite face à l'histoire de ce lieu"

La première chose qui m’a prise, et qui va rester, c’est vraiment l’ampleur de l’endroit, et de se dire que sur chaque centimètre de ce terrain, il y a eu des victimes. Il y a eu une mémoire, une histoire qui doit être rappelée.

Je me suis sentie très petite dans cet endroit. Impuissante, forcément, face à cette histoire, et très vulnérable. Il y a une différence importante entre voir des reportages et des photos de ce camp, et le voir en vrai. 

J'ai surtout été frappée par les ruines des crématoriums. Là-bas, il y avait comme une odeur de brûlé, une sorte d'odeur de mort. Peut-être qu'il y avait une part de psychologique, mais c'était une sensation étrange. Je pense que ça restera.

Mylan - "Ce camp, c'est aussi une preuve que les nazis n'ont heureusement pas réussi à tout effacer"

Toute l'atmosphère est assez horrible. Ce dont je vais me souvenir le plus, c’est le musée dans lequel on est allé, notamment la première salle. C’était une salle où on voyait des images des déportés avant qu’ils soient déportés justement. Il y avait un travail sur le son, on entendait des rires, des personnes qui parlaient, de la musique. Puis ça s'arrête et on ne voit plus que les photos des familles, avec leurs noms. C'est très marquant.

En cours, dans les livres, tout ça, on entend parler des chiffres, mais ça n’est pas vraiment significatif. Et là de voir les noms, les personnes, les entendre, les voir, c’est vraiment là qu’on a réalisé l’ampleur du crime qui a été commis.

C'est finalement assez déstabilisant. Mais peut-être une preuve que les nazis n’ont heureusement pas réussi à tout effacer, malgré leur tentative.

Le camp d'Auschwitz-Birkenau, dans le sud-est de la Pologne, a fonctionné entre juin 1940 et janvier 1945. Il a été libéré par l'armée soviétique le 27 janvier 1945. Plus d'1,1 million de personnes a péri à l'intérieur de ses murs.

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