Durant tout l'après-midi, des policiers sont venus fouiller les sacs des élèves du lycée Castel à la sortie du lycée. Leur but : trouver des armes blanches. Une action coup de poing dans le cadre de l'opération place nette XXL qui a laissé bien des personnes dubitatives...
"On se demande s'il s'est passé quelque chose, on n'a aucune information, c'est ça le problème", lâche une élève, atterrée devant la grille du lycée Castel de Dijon. Il faut dire que la scène semble surréaliste. Dès 14 heures et durant tout l'après-midi ce 26 mars, des policiers en nombre ont fouillé et palpé les lycéens à la sortie des classes dans le but de trouver des armes blanches.
Résultat : quatre couteaux ont été trouvés dont un couteau suisse. Il est 16 heures quand le préfet de Côte-d'Or arrive sur place : "Quand vous avez des élèves qui rentrent avec quatre couteaux, on peut se demander quelles étaient leurs intentions. Ils vont maintenant avoir à s'expliquer dans le cadre des procédures internes des établissements. C'est un signal, je pense qu'à cet âge-là, c'est bien d'envoyer des signaux".
"C'est sûrement à cause des morts qu'il y a eu…"
Mais ce qui est voulu comme un signal est pourtant mal vécu par bien des élèves. "Moi ils m'ont palpé et toi non", lance Célèste à son amie. "Ils fouillent à la tête, c'est pas normal", lui répond-elle. Les discussions fusent et il n'y a qu'à tendre l'oreille pour entendre les débats autour des fouilles en cours. "Je ne comprends pas, vraiment, je ne comprends pas ce qui se passe".
En allant leur parler, la majorité ne semble pas savoir la raison de ce contrôle. Vient alors toutes les hypothèses : "C'est sûrement à cause des morts qu'on a eus, moi je comprends et puis j'ai l'habitude de me faire fouiller", explique Ethan. Emma, une autre lycéenne répond : "Pour moi, c'est Darmanin qui veut se la péter". Se passe alors un paradoxe, des regards en coin, des rires et beaucoup de questions qui ne trouvent pas vraiment de réponses. Et ils ne sont pas les seuls à réagir ainsi.
"Ça ne sert à rien !"
Sophie Carrouge, représente FSU CGT et professeur au lycée Castel ne s'attendait pas à une telle scène un mardi après-midi " On est sur une opération de communication donc trouver un sens à une opération de communication...", elle ajoute dépitée, " J'ai vu leurs visages tout à l'heure quand ils sont sortis et qu'ils ont été fouillés... Je peux vous assurer qu'ils portaient une vraie détresse sur le visage. On va les fouiller une fois... Alors bien évidemment sur la masse des élèves, on va peut-être en trouver qui aura des choses ou des substances illicites dans sa poche et on aura prouvé quoi ? Ça ne sert à rien ! "
Reste que prochaines opérations de ce type sont prévues dans d'autres établissements scolaires de l'agglomération dijonnaise. Celles-ci entrent dans le cadre de l'opération place nette XXL.
