C'est un phénomène constaté juste après le confinement : la prolifération de chats errants. Les associations de protection des animaux sont débordées par les demandes d'hébergement, comme "Le Chat Libre" à côté de Dijon.
Pendant le confinement...
... les chats dansent ! C'est un peu le résumé de ce qu'il s'est produit depuis quelques mois. Davantage de chats auraient circulé librement, et se seraient reproduits.En tous cas, du côté des associations de protection des animaux, le constat est sans appel : trop d'animaux, et plus assez d'argent pour les nourrir et les soigner.
L'association "Le Chat Libre Dijonnais" débordée
"Pendant la période du confinement sanitaire, il n'y a aucune stérilisation sur les chats", affirme Stéphanie Chevalier, présidente de l'association "Le chat libre dijonnais"Pour cette présidente d'association, qui recueille chats des rues et chatons, la période est très difficile : elle estime avoir 2700 mails de retard (demande de secours, adoptions...), reçoit une cinquantaine d'appels téléphoniques par jour.
Les "chats des rues" sont nourris dans des cantines, mais qui nécessitent 25 à 30 kg de croquettes par semaine. Ainsi, l'association, qui fonctionnait par un système de collectes dans des animaleries partenaires, a besoin d'environ 25 000 euros pour fonctionner jusqu'à la fin d'année.
Un autre phénomène est relevé par la Présidente : "Avec le Covid, il y a eu un vent de panique de la part de propriétaires de chats, les gens ont jeté dehors leur chat, pas stérilisé, pas identifié. On a du rentrer des chats adultes, souvent mal en point, avec des frais vétérinaires pas forcément prévus, qu'il a fallu nourrir"
L'association fonctionne avec des bénévoles, mais il y a malgré tout des frais : "on tourne avec 52 familles d'accueil, mais il y a les frais vétérinaires : identification, vaccins, et les soins courants."
L'interview de Stéphanie Chevalier, présidente du Chat Libre Dijonnais, par Armandine Castillon et Melissa Genevois
Les refuges manquent de place eux aussi
C'est le même constat du côté des refuges (SPA...) qui n'ont plus la capacité d'accueillir des chats supplémentaires, et qui sollicitent les particuliers, pour en faire des familles d'accueil.Comme l'explique Iris, vétérinaire au refuge de Jouvence (SPA de Messigny-et-Ventoux) : "On a énormément de demandes pour des portées de chatons, nous on se retrouve coincés car nos locaux ne sont pas extensibles. C'est pour cela qu'on fait appel à des familles d'accueil qui viennent nous aider et qui gardent des chatons chez elles, le temps que les chatons grandissent, pour qu'ils puissent être vaccinés, identifiés puis proposés à l'adoption."
La recrudescence du nombre de chats errants est aussi constatée par les vétérinaires, auxquels de nombreuses personnes s'adressent pour savoir la conduite à tenir face à des situations d'urgence. Marc-Olivier Monestel, vétérinaire à Dijon est ferme : "si vous voyez une chatte avec sa portée de petits, il faut surtout, même si ça paraît méchant, il ne faut pas les nourrir. Pourquoi ? Parce que plus vous allez nourrir la mère, plus elle va se reproduire."
Le reportage d'Armandine Castillon et Mélissa Genevois
Intervenants :
- Stéphanie Chevalier, présidente de l’association "Le Chat libre dijonnais"
- Iris, vétérinaire au refuge de Jouvence
- Marc-Olivier Monestel, vétérinaire