Ce jeudi 11 novembre, 5 poilus oubliés par le temps ont été inscrits au monuments aux morts de la commune de Saint-Apollinaire (Côte-d'Or). C'est un conseiller municipal, amateur d'histoire, qui a retrouvé la trace de ces soldats qui ont sacrifié leur vie pour la France.
Comme partout en Bourgogne, Saint-Apollinaire (Côte-d’Or) honore ses héros morts lors de la Première Guerre mondiale ce 11 novembre. Mais les commémorations de cette année sont un peu spéciales. Cinq nouveaux noms ont en effet été gravés sur le monument aux morts de la commune. Oubliés, ces poilus ont été retrouvés grâce au travail d'un historien amateur de la commune.
Auguste Remoissent, François Maître, Léon Morisot, Jean-Baptiste Roux et Vincent Jarlaud, ce sont les noms de ces 5 soldats oubliés, mais enfin gravés sur le monument aux morts de la commune, plus d’un siècle après l’armistice de 1918. Ils rejoignent ainsi les 12 autres épleumiens morts pour la France…
Un oubli réparé
Ces héros de la guerre ont été retrouvés grâce au travail de Charles-Louis Pénez, conseiller municipal et historien amateur. En consultant le livre d’or de la ville en 2019, le document officiel qui recense le nom des morts de chaque commune lors du premier conflit mondial, il se rend compte qu’un soldat, François Maître, est inscrit dans les registres et mais pas sur le monument au mort. "Ça m’a interpellé, explique-t-il. En faisant mes recherches, j’ai découvert que 4 autres épleumiens morts n’étaient pas inscrit sur le monument. J’ai commencé à effectuer des démarches".
Au total, 9 mois de recherche entre novembre 2019 et juillet 2020 ont permis de retracer le parcours de ces soldats longtemps oubliés. Charles-Louis Pénez fouillent les actes de naissance et inspectent les registres matricules. Un vrai travail d’orfèvre, ou d’enquête, c’est au choix, qui le replonge dans l’histoire. "Faire ressortir des noms de personnes un siècle après, c’est émouvant. Pour moi, le devoir de mémoire est une chose qui me tient à cœur. J’ai toujours été passionné par l’histoire contemporaine", confie cet ancien mécanicien de l’armée de l’air.
Les gens ne voulaient pas remuer cet état de guerre à l’époque. Deux, trois ans après, ils ne souhaitaient plus en parler.
D’après les recherches de Charles-Louis Pénez, François Maître était alors un Dijonnais qui vivait à Saint-Apollinaire. "Pour être inscrit sur le monument, la loi dit qu’il faut être né ou être résident de la commune. Donc il a le droit d’y être". Monteur en parapluie, il est envoyé sur le front où il est tué, à Noulette, dans le Pas-de-Calais à l’âge de 21 ans. Léon Moriset disparaît au même âge et dans le même département. Jean-Baptiste Roux meurt lui pour la France à l’âge de 26 ans dans la bataille du Linge (Vosges).
Autre soldat, Auguste Remoissenet décède sous les balles adverses en 1914, à 19 ans. Dernier mort pour la France découvert, Vincent Jarlaud, tué à 43 ans en Seine-Maritime. "C’est un gros oubli qui est réparé désormais. Ils sont à leur place en les inscrivant sur le monument. On les ramène au jour", exprime avec émotion l’historien amateur.
Désormais, Charles-Louis Pénez espère trouver les descendants de ces cinq poilus. "Je n’en trouve pas. J’aimerais bien discuter un peu avec eux. Le travail de mémoire ne s’arrête jamais", conclut-il.