Comment les festivals tentent de réduire leur empreinte carbone... et ce n’est pas chose simple

La saison des festivals musicaux est ouverte. En Bourgogne, plusieurs festivals s’engagent à réduire leur consommation d'energie. Un défi de taille, qui fait progressivement son chemin.

C'est l'un des festivals incontournables de notre région  : Catalpa commence dès ce vendredi 23 juin à au parc de l'Arbre Sec à Auxerre, jusqu'à dimanche. Les événements musicaux comme celui-ci sont attendus de pied ferme. Plusieurs têtes d’affiche (Brain Damage, Wax Taylor, Lujipeka...) s’y produisent et près de 40 000 spectateurs devraient encore être au rendez-vous cette année !

Problème, il n’est pas toujours évident de favoriser le spectacle vivant tout en protégeant la planète. “Nous n’avons pas toujours les solutions ou bien les acteurs locaux ne sont pas en mesure de répondre à la demande”, regrette Sylvain Briand, le directeur artistique du Catalpa festival. 

Du côté des plus petits festivals comme Sonic Bloom, à Dijon, l'affluence n'est pas un problème. En revanche, il faut faire preuve d’innovation. “Nous avons fait en sorte d’être en phase avec le monde d’après”, explique Nicolas Thirion, directeur artistique de Sonic Bloom. 

Venir en festival de manière écoresponsable

La mobilité est l'un des enjeux importants dans cette course à la réduction d'émission de carbone. “Nous essayons de travailler avec des artistes sensibles au développement durable. Par exemple, nous avons l’artiste reggae Patrice, qui se déplace uniquement en véhicule électrique”, détaille Sylvain Briand.

Mais il n'est pas évident de contrôler les déplacements des artistes, témoigne Laurine Toussaint, référente développement du Vyv festival à Dijon : “il y a des chanteurs qui se déplacent en avion et ne peuvent pas faire autrement. En revanche on s’assure qu’ils compensent leur empreinte carbone. Ils doivent nous envoyer les preuves d’un projet de reforestation.”

Pour les festivaliers, “la mobilité douce est promue” précise-t-on au Catalpa festival. Idem chez Sonic Bloom. “Les artistes se déplacent à vélo d’un village à un autre. Pour ce qui est du public, il y a toujours des accès à pied” raconte Nicolas Thirion, l'organisateur. 

Produire 100% local, une utopie ? 

Les producteurs locaux sont sollicités, mais pas toujours facile pour les festivals importants de faire du 100% maison. “Plus de 70% de nos fournisseurs de nourriture sont du territoire, explique Laurine Toussaint du Vyv festival. Le problème, c’est qu’il y a énormément de monde et pas suffisamment d’acteurs locaux pour répondre à la demande.”

Un constat également partagé par le Catalpa festival : “c’est une vraie difficulté. On voudrait trouver la solution.” Du côté de Sonic Bloom, “tout est local. A chaque endroit où nous allons, les producteurs du coin nous approvisionnent. Nous nous servons dans les grandes surfaces uniquement pour les produits impossibles à faire soi-même".

"Dans le milieu du festival, il y a une prise de conscience"

Nicolas Thirion

directeur artistique de Sonic Bloom

Les festivals s’améliorent donc petit à petit, mais cela prendra du temps avant d’être le plus irréprochable possible. Vyv festival confie : "par exemple nous voudrions proposer une vaisselle réutilisable, travailler uniquement avec des prestataires locaux mais il ne faut pas oublier que c’est un coût. Ça ne se fera que sur le long terme".

 

Quelles que soient les avancées, Nicolas Thirion, directeur artistique de Sonic Bloom constate tout de même une chose : "dans le milieu du festival, il y a une prise de conscience. Il faut valoriser le slow art, la sobriété carbone. Les gens ont besoin des choses essentielles depuis la pandémie". 

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