Les centres de contrôle technique ont fait face à une affluence importance, à la sortie du confinement en mai 2020. Deux ans plus tard, alors que l'échéance des nouvelles visites se rapproche, les professionnels de Bourgogne craignent l'embouteillage.
Des bouchons au contrôle technique. À partir du mois de mai, les professionnels s'attendent à un déferlement de clients dans les centres. "Mai, juin, juillet, ça va être trois mois difficiles !", estime Frédéric Marcilly, responsable du centre Autovision à Fontaine-lès-Dijon (Côte-d'Or).
Une conséquence directe du confinement du printemps 2020. À l'époque, le gouvernement avait accordé un délai de trois mois aux automobilistes pour faire vérifier leur véhicule.
Résultat, une prise d'assaut des centres dès mi-mai. Or, la réglementation du contrôle technique impose de l'effectuer tous les deux ans... ce qui devrait causer un nouvel encombrement à l'approche des vacances estivales.
"Ça va être intense, tout le monde veut des places", confirme Abdelatish Boussehaba, gérant de l'enseigne Autosur, à Ahuy, dans l'agglomération dijonnaise. "Ça va se bousculer, alors que là, ça fait une dizaine de jours que c'est calme."
Face au danger de l'embouteillage, le contrôleur tente de proposer à ses clients de passer la visite plus tôt. Sans grand succès.
C'est dur de contacter les clients pour leur proposer d'avancer le contrôle, parce qu'ils perdraient de la validité qu'ils ont payée. On ne peut pas se préparer plus.
Abdelatish Boussehaba, contrôleur technique
"On envoie des rappels pour avancer la date des contrôles", ajoute Frédéric Marcilly. "Mais les clients avancent plutôt la date de prise de rendez-vous, pour être sûrs d'avoir une place."
Un engorgement qui n'est pas sans rappeler celui de mai 2018, lorsqu'une nouvelle réglementation, plus sévère, était entrée en vigueur. Les conducteurs s'étaient alors rués dans les établissements, en prévision du changement.
1,5 million de véhicules supplémentaires attendus dans la plus grande chaîne de centres de France
Au sein du réseau Auto sécurité qui gère plus de 900 centres de contrôle technique en France, on évoque même un "tsunami" à venir.
"On représente 30% des parts du marché du contrôle technique, donc on le constate vraiment", avance Miguel Paulic, le directeur de la communication desdits réseaux. "En ce moment, l'activité est quasi-nulle, on ne reçoit pratiquement que des gens qui veulent vendre leur voiture." Pour rappel, lorsque l'on cherche à vendre un véhicule âgé de plus de 4 ans, le contrôle technique doit dater de moins de six mois.
Au total, les centres de la chaîne effectuent huit millions de ces visites par an. Soit 500 000 à 700 000 contrôles par mois. "On s'attend à recevoir 1,5 million de véhicules additionnels", enchérit Miguel Paulic.
En fait, on aura un doublement de notre activité au cours des trois mois qui viennent.
Miguel Paulic, directeur de la communication des réseaux Auto sécurité et Sécuritest
Alors, comment faire face à une telle explosion de l'activité ? "Pas par l'intérim, car les contrôleurs doivent disposer d'un agrément", précise-t-il. "En 2020, le surplus avait été absorbé par l'augmentation des créneaux midi et soir. On y est arrivé, on y arrivera aussi en 2022."
Sans contrôle technique, une amende de 135 euros
Reste le problème de l'encombrement des garages, qui doivent en parallèle composer avec une pénurie de pièces. En cas de défaillance constatée, les véhicules doivent en effet être envoyés en réparation avant de passer une contre-visite.
"D'autant que les entrées en atelier sont générées presque à 50% par les contre-visites", avance Miguel Paulic. "Le risque, c'est que les gens partent en vacances sans contrôle valide. Donc la seule solution, idéalement, c'est de le faire plus tôt pour étaler, de façon à revenir aux échéances d'avant confinement."
À noter que rouler sans contrôle technique valide expose le contrevenant à une amende de 135 euros.