Face à la hausse des prix du carburant, de plus en plus d'automobilistes font le choix de convertir leur véhicule au bioéthanol. Il suffit pour cela d'installer un boîtier spécial sur le moteur. Illustration à Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire.
Et si vous divisez par deux votre facture de carburant en roulant au bioéthanol ? Ce choix, de plus en plus d'automobilistes le font pour affronter la hausse des prix du carburant.
Bruno Cottier fait partie de ces conducteurs. Il s'est rendu, vendredi 18 mars, dans un garage Speedy à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) pour tester la compatibilité de son véhicule.
"Ça fait deux-trois ans qu'on se pose la question de l'éthanol", affirme-t-il. "On hésitait à franchir le pas, parce qu'on manquait de retours et d'expériences parmi nos connaissances. Mais l'explosion des prix du carburant nous a décidés."
Une demande de boîtiers en forte hausse
Le passage au bioéthanol se fait via la pose d'un boîtier sur le moteur. Chez Speedy, depuis le début de l'année, on installe 4 quatre ou cinq de ces dispositifs par semaine. Coût de l'opération : 1 000 euros. Mais pourtant, les garagistes peinent à satisfaire toutes les demandes.
On installe au compte-goutte. La semaine prochaine, on doit en poser 4, mais ils ne sont toujours pas arrivés.
Thibaut Planchon, gérant du garage Speedy à Chalon-sur-Saône
En cause, une pénurie de composants électroniques qui s'ajoute à une forte demande de la part des automobilistes.
"On est entre 15 jours et trois semaines de délai", explique Jimmy Hervé, co-gérant du garage Speedy. "Heureusement, les gens comprennent que c'est compliqué de les avoir. Depuis que le prix du carburant a augmenté, par jour, on a minimum 15-20 appels pour les boîtiers."
Malgré les augmentations, le prix du bioéthanol reste sous la barre d'un euro le litre. L’installation du boîtier de conversion est donc jugée rentable lorsque le véhicule fait plus de 10 000 kilomètres par an.
Convertir son véhicule au bioéthanol pour protéger la planète ?
Le super éthanol est issu en grande partie de la fermentation des sucres et amidons de betteraves et céréales. S'il entraîne une surconsommation de 15 à 20%, il permettrait de réduire les émissions de CO2 de 50%. Un chiffre qui monte à 90% lorsqu'il s'agit des particules fines.
Si on peut faire du bien à la planète, tout en faisant du bien au porte-monnaie, c'est l'idéal.
Bruno Cottier, automobiliste
Un avis partagé par Julie, une autre automobiliste rencontrée dans une station essence. "C'est une solution un peu plus écologique", admet-elle. "Je vais changer de voiture, donc je l'envisage."
À noter cependant que seuls les véhicules qui fonctionnent à l'essence, d'après 2000 et de moins de 14 chevaux peuvent bénéficier de la conversion.