Depuis la fin du confinement le 11 mai, la stratégie de lutte contre l'épidémie de Covid-19 a changé. L’objectif est désormais d’isoler le plus rapidement possible les personnes contaminées et celles qui ont été en contact avec elles. Mais comment cela se passe ? Illustration à Dijon.
Dans chaque département, une « brigade sanitaire » a été mise en place. Elle est chargée d’identifier le plus tôt possible les personnes susceptibles d’avoir été en contact avec le coronavirus. Ensuite, des cellules de suivi et d’appui à l’isolement accompagnent les personnes placées en quatorzaine. Comment sont prises en charge ces personnes testées positives et leurs cas-contacts ?
Les « brigades Covid » pour identifier les patients
En Côte d’Or, 65 agents de l’assurance maladie sont mobilisés en lien avec plus de 500 médecins généralistes et urgentistes. Ils ont pour mission de répertorier et de prévenir toutes les personnes qui ont pu être en contact avec une personne testée positive. Ils travaillent 7 jour sur 7, y compris les jours fériés.Si vous avez été en contact avec une personne porteuse du virus, c’est donc ce conseiller qui vous appel pour vous informer. Si la personne porteuse du virus a donné son accord, et uniquement dans ce cas, il peut vous communiquer son identité.
Le test de dépistage
Ce conseiller vous oriente alors vers un centre de dépistage avec une prescription médicale. Les tests sont possibles en drive. A noter que pour les situations les plus complexes, une infirmière peut intervenir à domicile. Au téléphone, les recommandations sanitaires et les consignes d’isolement vous sont rappelées. Si besoin, il vous indique la marche à suivre pour obtenir un arrêt de travail.Si le test est positif, les consignes d’isolement doivent être immédiatement appliquées durant 14 jours. L’isolement doit être réalisé de préférence au domicile pour les formes bénignes de la maladie. Si possible dans une pièce isolée. Dans un foyer ou vivent plusieurs personnes, l’objectif est de réduire au maximum les contacts avec les autres membres de la famille, et donc les risques de transmission.
"C’est notre seule chance de rompre les chaines de transmission et donc d’éviter une reprise de l’épidémie." - Pierre Pribille
« Le virus est toujours là. Si on veut vraiment rompre les chaines de transmission, il faut identifier les personnes malades, pouvoir les isoler, ainsi que les personnes qui sont susceptibles d’avoir été contaminées par elles, explique Pierre Pribille, directeur général de l’Agence régionale de santé. C’est notre seule chance de rompre les chaines de transmission et donc d’éviter une reprise de l’épidémie. »
Des cellules de suivi des personnes à l’isolement
Afin que l’isolement à domicile des personnes malades ou des cas contacts se passe au mieux, des cellules de suivi et d’appui à l’isolement ont été mises en place. Hébergée au sein de la caserne Vaillant à Dijon cette cellule, pour l’instant composée, d’une quinzaine de personnes, salariés de l’ARS et bénévoles, accompagne les personnes placées à l’isolement." Le but, c’est d’avoir toutes les personnes potentiellement covid ou en contact avec des personnes covid. Ensuite de les appeler pour voir les besoins qu’elles peuvent éprouver pendant leur quatorzaine" explique Raphael Hostalier. Il est membre de la fédération française de sauvetage et de secourisme et bénévole au sein de la cellule de suivi. « Certaines personnes peuvent mal vivre le confinement à la maison et avoir besoin de parler à d’autres personnes » explique le jeune homme chargé de passer les coups de téléphone.
En accompagnant au mieux les personnes placées en quatorzaine, les autorités sanitaires espèrent que les mesures d’isolement seront mieux suivies. « L’enjeu, c’est de ne pas perdre ces personnes de vue, de les aider à ce que l’isolement soit possible, détaille Pierre Pribille. Et si on détecte quoique ce soit, de les aider à travers un hébergement, un portage de repas pour rendre cet isolement possible et rompre les chaines de transmission du virus. »
Le directeur général de l'@arsbfc et le préfet ont rendu visite ce matin aux agents de préfecture et ARS et bénévoles des associations de sécurité civile qui animent les cellules de suivi et d'appui a l' isolement à domicile des patients testés positifs Covid19 et leurs contacts. pic.twitter.com/wfgUHnBNHA
— Préfet Bourgogne-Franche-Comté, Préfet Côte-d'Or (@Prefet21_BFC) May 19, 2020
Portage de repas, hébergement, formalités ou portage de médicaments
Pour accompagner les personnes placées à l’isolement, celle-ci peuvent également bénéficier d’une cellule d’appui chargée de gérer des besoins non médicaux. En Côte d'Or, l’équipe en charge sera bientôt installée dans une autre salle de la caserne Vaillant à Dijon.« C’est un dispositif qui est déclenché à l’initiative des personnes isolées et confinées auxquelles on aura donné préalablement un numéro de téléphone », précise Bernard Schmeltz, le préfet de Bourgogne Franche-Comté. Ce mardi 19 mai, il fait visiter cette cellule qui s’intéressera aux besoins autres que sanitaires « Cela peut être du portage de repas, de médicaments, un appui à des formalités administratives, ou la sollicitation de professionnels pour leur apporter un soutien psychologique. » Des problématiques très diverses, des violences familiales à la gestion des animaux de compagnie ont été envisagées.
Pour l’intant, en Côte d'Or, une centaine de personnes placée a l'isolement a été prise en charge par cette cellule de suivi et d’appui. Ce nombre pourrait augmenter dans les jours à venir en cas de deuxième vague de l’épidémie.
Découvrez le reportage dans la cellule de suivi et d'appui à Dijon d'Elsa Bezin et Dalila Iberrakene :
Intervenants :
- Raphael Hostalier, Fédération française de sauvetage et de secourisme
- Pierre Pribile, Directeur général Agence régionale de santé
- Bernard Schmeltz, Préfet de Côte d'Or