Coronavirus Covid-19 : l’épidémie frappe durement le secteur de l’emploi et notamment l’intérim

La France a perdu plus d'un demi-million d'emplois au premier trimestre 2020 en raison de la crise du coronavirus Covid-19. L'intérim est particulièrement touché. Les étudiants ont aussi beaucoup de mal à trouver un emploi saisonnier pour l'été qui approche. Témoignages en Côte-d'Or.

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L’épidémie de Covid-19, qui frappe le monde entier, fait vaciller l’économie. C’est le cas notamment en France où le confinement, imposé pour lutter contre la maladie, a provoqué des faillites, des plans sociaux et stoppé net les projets d’embauches.
Dans ce contexte de crise historique, les emplois précaires (intérim, CDD, petits boulots...) sont les premiers touchés.

Les intérimaires sont la variable d’ajustement en période de crise

L’entreprise Pennequin, spécialisée dans les travaux publics et les chantiers de démolition, est basée en Côte-d’Or. Francis Pennequin est la quatrième génération de dirigeants, à la tête de la société fondée en 1900 par son arrière-grand-père.
Comme la grande majorité des patrons du secteur, il a mis son entreprise à l’arrêt le 17 mars 2020 "pour préserver la santé du personnel", car "dans les entreprises comme les nôtres, qui sont des entreprises de main d’œuvre, la première richesse, ce sont nos personnels", dit-il.

Après plusieurs semaines de confinement, "on a eu des difficultés à redémarrer, non pas par notre volonté, celle de nos salariés ou de nos clients, mais parce que nous n’avions pas d’équipement, de masques, de gel... "
Aujourd’hui, ces problèmes sont réglés, mais "nous n'avons pas encore repris une activité normale à ce jour", indique Francis Pennequin.

 

Reportage de Corentin Fouchard, Damien Rabeisen, Romain Liboz et Cécilia Ngoc

 

L’entreprise de travaux publics et de démolition a enregistré moitié moins de volume d’activité pour les cinq premiers mois de 2020 par rapport à 2019. "Ce n’est pas tenable, donc il a fallu supprimer les quatre emplois d’intérimaires, qui représentent 5% de l’effectif."

 

Nous sommes 80 salariés. Aujourd'hui nous sommes à 0 personne en intérim et nous n’en reprendrons pas sur l’année 2020 à cause de la perspective qui est en train de s’affaiblir - Francis Pennequin, gérant de l'entreprise Pennequin

"La décision d’aujourd’hui c’est celle-là. Si par bonheur - parce que les élections municipales auront leur deuxième tour, parce que les communautés de communes seront en place, parce que les appels d’offre seront relancés - l’activité redémarre, on changera. Mais, ça, à mon avis, ce n’est pas avant le dernier trimestre", précise Francis Pennequin.

Dans l’immédiat, l’urgence est de préserver les emplois existant au sein de l’entreprise : "on n’a pas renouvelé deux départs en retraite, parce que le volume d’activité n’est pas là pour l’instant. Et puis, on ne va pas renouveler non plus deux contrats d’apprentissage. On va conserver trois apprentis sur cinq, parce que l’activité ne le permet pas non plus."

 

 

 

 

Tous les contrats courts ont été touchés. C’est la souplesse qui veut ça - Michelle Bignolet, responsable de l'agence d'intérim Partnaire Dijon

Dans l’intérim, l’activité a plongé par rapport à 2019 : -21% en mars, 59,3% en avril et -53,6% en mai.

L’agence d'intérim Partnaire Dijon a enregistré une baisse massive et brutale d’activité. "Depuis la crise de 2008, on n'avait jamais connu ça", explique sa responsable Michelle Bignolet. "Les secteurs les plus impactés ont été le commerce, la restauration, le secteur de l’automobile, le BTP." En revanche, l’agro-alimentaire, la grande distribution, les entreprises pharmaceutique et du e-commerce ont tiré leur épingle du jeu.

"Aujourd’hui, un mois après le déconfinement, on sent qu’il y a une reprise dans l’industrie, le BTP et on a des besoins dans les transports, la logistique. C’est prometteur pour la suite", déclare la responsable de l’agence d'intérim.

Pour les étudiants à la recherche d’un petit boulot, la situation reste difficile 

Pendant les deux mois de confinement, Anaïs Laruppe a envoyé pas moins d’une trentaine de candidatures. L’étudiante à l'université de Bourgogne est aussi allée démarcher des employeurs directement, mais sans succès pour l’instant.

"Mi-avril, je suis allé à la boulangerie près de chez moi et je leur ai demandé s'ils recrutaient pendant les grandes vacances. On m'a répondu : "on ne sait pas". J'y suis retournée depuis le confinement. Même chose, on m’a dit : "on ne sait pas, revenez plus tard".

 

 

 

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