Coronavirus Covid-19 : les interrogations demeurent avant la reprise des cours le 11 mai

Les établissements scolaires doivent accueillir à nouveau des élèves à compter du 11 mai. L'organisation promet d'être un véritable casse-tête pour limiter les risques de contamination. Parmi les enseignants et les élus, des questions persistent.

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Les préconisations du Conseil scientifique pour la reprise des cours à partir du 11 mai ont été rendues publiques samedi 25 avril. Ce conseil mis en place pour éclairer les décisions prises par le gouvernement indique notamment que le port du masque doit être rendu obligatoire pour les enseignants et les élèves de collège et lycée.

Il se dit favorable à une fermeture des établissements scolaires et des crèches jusqu'en septembre, mais prend acte de la "décision politique" de reprendre progressivement dès le 11 mai. Dans la foulée, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a indiqué sur Twitter que la note du conseil servirait de "base" pour "l'élaboration du protocole sanitaire annoncé pour donner un cadre sûr au déconfinement scolaire".
 


Le Conseil scientifique préconise également que les tables de classes soient espacées entre elles d'un mètre ou que les élèves ne soient en contact qu'avec les camarades de leur propre classe. "On s'attendait à ce genre de choses et franchement ça va être compliqué à mettre en place", répond Isabelle Cheviet, secrétaire départementale du syndicat d'enseignants SNES-FSU en Côte-d'Or. "Respecter le mètre de distance, ça pourra se faire dans les salles parce que les enseignants vont être vigilants. Mais ça veut dire quoi pour la récréation par exemple ? J'ai un peu de mal moi-même à imaginer la faisabilité."
 

On a l'impression de servir de garderie, qu'on veut remettre les enfants à l'école pour que les parents reprennent le travail.
– Isabelle Cheviet, secrétaire départementale du SNES-FSU


"On entend bien que l'activité économique doit reprendre, mais l'école ne sert pas qu'à ça. Honnêtement, jusqu'à début juillet, est-ce qu'on va faire quelque chose en présentiel plus efficace qu'en distanciel ? Je n'en ai aucune idée", ajoute la représentante syndicale.
 
 

"On ne va pas laisser les enfants six mois sans scolarité"

Le maire PS de Dijon, lui, approuve la réouverture des écoles avant le mois de septembre. "C'est utile de rouvrir les écoles avant l'été. On ne va pas laisser les enfants six mois sans scolarité", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à distance samedi 25 avril. L'élu s'était entretenu juste avant avec le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer par visioconférence en compagnie de l'ensemble des maires des grandes villes de France, membres de l'association France Urbaine.

"Il faut que les parents soient persuadés que les communes de France et l'Éducation nationale mettront tout en œuvre pour garantir la sécurité sanitaire de leurs enfants. Si on n'était pas en état, on ne rouvrirait pas certaines écoles", a ajouté l'élu. À Dijon, "les classes auront été désinfectées. Un protocole d'entretien et de désinfection a été mis en place", a-t-il affirmé. La désinfection des locaux scolaires et périscolaires sera quotidienne, les points de contact seront nettoyés "en continu dans la journée".

Pour estimer le nombre d'élèves mangeront à l'école, la ville de Dijon doit envoyer prochainement des SMS aux parents. Une manière d'avoir également une estimation du nombre d'élèves présents en classe, alors que le retour à l'école se fera sur la base du volontariat. Dans la Nièvre, la maire de Decize Justine Guyot interroge ses administrés via Facebook afin d'organiser au mieux la rentrée.
 
Isabelle Cheviet, représentante du SNES-FSU craint que les élèves soient peu nombreux à faire leur retour en classe. "Quels sont les quelques élèves qui vont venir ? À mon avis ceux qui n'en ont pas le plus besoin, ceux qui ne sont pas éloignés du système scolaire, qui aiment aller à l'école, dont les parents vont les pousser à aller à l'école. J'espère me tromper mais je ne le vois pas comme quelque chose de très efficace."

Le détail du plan de déconfinement doit être présenté mardi à l'Asssemblée nationale par le Premier ministre Édouard Philippe. Les parents, enseignants et élus auront alors de nouvelles réponses à leurs nombreuses questions.
 
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