Le gouvernement a demandé aux Français de rester confinés pour tenter de limiter l’épidémie de COVID-19 qui s’accélère. Mais, le message a du mal à passer. A Dijon, le maire appelle au civisme et interdit notamment la promenade autour du lac Kir.
Ce samedi, premier week-end de printemps, est aussi le 5e jour de confinement décrété par l'Etat pour lutter contre le COVID-19, alors qu'on s'attend à une augmentation du nombre de cas dans les prochains jours.
On dénombre actuellement 450 morts dans toute la France, dont 28 en Bourgogne-France-Comté. Dans la région, 240 personnes sont hospitalisées, dont 73 en réanimation à la date du 20 mars.
"Les Dijonnais, dans leur immense majorité, respectent les consignes. Cependant, trop nombreux encore, certains bravent les interdits, sans aucun doute par inconscience ou mauvaise appréhension du danger. En temps de confinement, vous ne pouvez continuer à vous promener, en groupe, comme si de rien n'était sur le quai des carrières Blanches ou autour du lac Kir", a déclaré François Rebsamen samedi 21 mars 2020.
"A la demande de la Préfecture, je suis contraint de prendre un arrêté d'interdiction de promenade autour du lac Kir, qui concernera tous les promeneurs et coureurs, à l'exception de ceux qui résident dans un rayon de 500 mètres."
Par ailleurs, le maire de Dijon "souhaite que le gouvernement soit plus précis dans sa communication. Il est nécessaire qu'il précise les interdits et les conditions dans lesquelles on peut sortir de chez soi, tout comme la liste des professions qui ne sont pas concernées par ce confinement, doit être plus claire".
Pourquoi les Halles de Dijon restent-elles ouvertes ?
François Rebsamen répond aussi aux nombreuses personnes qui s’étonnent du maintien de l'ouverture des Halles alors que l’épidémie de COVID-19 s’accélère.
"Les halles qui sont un commerce alimentaire, n'ont pour l'instant aucune raison de fermer et en tous cas pas plus que les grandes surfaces alimentaires", dit-il.
"D'une part, les consignes de distance y sont respectées. La régulation est renforcée à l'entrée, seules, deux grandes portes restent ouvertes.
D'autre part, je crois que nous avons tout intérêt à valoriser et soutenir les maraîchers locaux qui apportent leurs produits. C'est du moins la consigne du ministre de l'Agriculture, jusqu'à nouvel ordre."
Jusqu'à présent, les marchés alimentaires ont l'autorisation de se tenir. Ils ont été réorganisés pour assurer la sécurité sanitaire des vendeurs et des clients. Les commerçants servent eux-mêmes les clients pour éviter au maximum que les aliments soient touchés et il faut respecter une distance d’un mètre entre chaque personne. Mais, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a annoncé que le gouvernement serait amené à fermer certains marchés "où l'on voit des foules" ou "qui ont beaucoup d'étals", pour éviter les rassemblements.
Les cimetières restent fermés
"Les cimetières restent, pour l'instant, fermé aux visites des tombes et aux promeneurs. Je sais que c'est une mesure très difficile à vivre pour certaines personnes, en particulier les personnes qui ont perdu leur conjoint, ou les familles qui ont récemment perdu un proche. Le rôle de la famille et des amis, par téléphone, est très important dans ces moments-là", indique le maire de Dijon.A cause de l'épidémie de COVID-19, les enterrements doivent se dérouler "dans la stricte limite du cercle des intimes, donc en nombre très réduit et en observant scrupuleusement les gestes barrières. Seuls les membres proches de la famille (20 personnes au maximum) ainsi que les desservants de rites funéraires pourront donc faire l'objet d'une dérogation aux mesures de confinement fondée sur des "motifs familiaux impérieux", précise le gouvernement.