Avec le passage de la métropole de Dijon en alerte renforcée coronavirus, les salles de sport ont dû fermer. Certaines d'entre elles avaient déposé un recours devant le tribunal administratif. Il a été rejeté ce jeudi 15 octobre.
Depuis le 10 octobre, les salles de sport de Dijon, Chenôve, Talant, Longic, Quetigny, Fontaine-lès-Dijon, Saint-Apollinaire, Ahuy et Chevigny-Saint-Sauveur sont fermées. Cette mesure prise par la préfecture fait suite au passage de la métropole dijonnaise en alerte renforcée face à l'épidémie de coronavirus.
21 salles de sport de l'agglomération* avaient déposé un référé devant le tribunal administratif de Dijon. Après une audience mercredi 14 octobre, la décision vient d'être rendue ce jeudi 15. Le tribunal a rejeté leur demande de réouverture.
"Quand bien même aucun foyer épidémique n'a été à ce jour détecté dans les salles de sport du département de la Côte-d'Or, la mesure de fermeture contestée […] ne peut être regardée, compte tenu du contexte sanitaire détérioré et de l'objectif de protection de la santé publique poursuivi par l'autorité préfectorale, comme entachée d'une disproportion constitutive d'une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté du commerce et de l'industrie et à la liberté d'entreprendre", indique notamment le tribunal dans son ordonnance que nous avons pu consulter.
Les salles vont donc rester fermées jusqu'au 25 octobre au moins, date à laquelle se termine l'arrêté préfectoral actuellement en vigueur. Mais celui-ci pourra être prolongé en fonction de l'évolution de l'épidémie de Covid-19.
"Même à l'hôpital, ils n'ont pas des protocoles comme ça"
Alexandre Prochasson, gérant de deux salles Keep Cool à Dijon et Quetigny, est abasourdi par la décision du tribunal. "Je pensais vraiment qu'on allait obtenir gain de cause. Je suis dégoûté, il n'y a pas d'autre mot", confie-t-il. "On stigmatise notre profession. Aujourd'hui à en croire les autorités, les salles de sport sont des nids à Covid. C'est là que ça se passe mais absolument pas dans le tram, dans les magasins, dans les facs, ni au travail."Selon lui, viser directement les salles de sport n'a pas de sens. Elles ne sont pas à ses yeux des clusters de contamination. Et si jamais des cas étaient détectés, le traçage des contacts serait facilité par les cartes de membres et les caméras de surveillance.
C'est comme si vous aviez une fuite d'eau chez vous et que vous coupiez le compteur d'électricité.
Il met en avant les efforts très importants mis en place par les établissement pour assurer la sécurité sanitaire de leurs clients. "On a investi plus de 40 000 euros rien que sur les deux clubs de Dijon pour notre réouverture. On a mis des plexiglas partout entre les machines, du produit virucide, des lingettes pour désinfecter tous les points de contact. La nuit, on a des générateurs d'ozone qui viennent saturer l'air de la salle, désinfecter toutes les clims. Même à l'hôpital, ils n'ont pas des protocoles comme ça", affirme-t-il.
Dans plusieurs villes, des recours ont été déposés contre les fermetures des salles de sport décidées par les préfectures début octobre. À Rennes, le tribunal a suspendu la décision préfectorale, soulignant que les salles ne constituaient pas "des lieux de propagation active du virus". Même chose à Toulouse.
À Bordeaux et à Marseille, le tribunal est allé dans le même sens qu'à Dijon en n'autorisant pas la réouverture. Depuis, l'évolution défavorable de la situation sanitaire a contraint à de nouvelles fermetures.
Le gouvernement a annoncé le maintien du dispositif de chômage partiel à 100% pour tous les secteurs protégés jusqu'à fin décembre. Les salles de sport font partie de ces secteurs protégés.
* Il s'agit des entreprises : KC Dijon, Freestyle Club de Dijon, Freestyle Club de Quetigny, KC Cap Vert, RT Form, RT Développement, Dijon Forme, SOA Sport, OB Dijon Nord, Crossfit Haekkun 2.1, Fit 21, GFXL Dijon, Capsanté, Fitness Athletic Gym, Baldeniat, Impulse, Crossfit Dijon, LKF, Nalo Sport Le Klube ainsi que les entreprises unipersonnelles A. Way et Pole Dance Dijon