Côte-d'Or : deux ans de prison avec sursis requis contre le maire de Chevigny-Saint-Sauveur

Michel Rotger, maire de Chevigny-Saint-Sauveur, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Dijon mercredi 11 mai 2016. Il devait répondre de harcèlement et agressions sexuelles sur une agente de la commune.

Quelle est la ligne de défense du maire ?

L’audience s’est ouverte cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Dijon.
Le maire de Chevigny-Saint-Sauveur, dans l’agglomération dijonnaise, a toujours nié les faits qui lui valent de comparaître en justice.
Il a conservé sa ligne de défense : "Ce n'est  pas mon style, ce n'est pas mon genre. Je n'ai jamais agressé quelqu'un", a-t-il redit cet après-midi.

Son avocat, Me Samuel Estève, s'est interrogé sur le fait que "dans ce dossier, qui contient un nombre d'auditions considérable, pas une personne n'aurait constaté un geste déplacé" de l'édile avec "trente ans de vie politique derrière lui".  "Je ne peux pas exclure qu'on ait affaire à une cabale", a-t-il dit, en demandant la relaxe de son client.

Quels sont les éléments d'accusation ?

Ce dossier contient des éléments "concrets", estime Marie-Christine Tarrare la procureure de la République de Dijon. Dans son réquisitoire, elle a cité des témoignages qui confirment les déclarations de la victime.
Marie-Christine Tarrare a rappelé que le maire de Chevigny-Saint-Sauveur avait fait valoir un "complot politique", car la plainte avait été déposée quelques mois avant les élections municipales de mars 2014. Mais, "le complot politique ne ressort aucunement des éléments de l'enquête", a assuré la magistrate.

Le maire avait été placé en garde à vue, puis mis en examen quelques jours avant le 1er tour des élections municipales de 2014.
Il avait malgré tout été réélu à la tête de la municipalité de Chevigny-Saint-Sauveur en recueillant 51,8% des voix au second tour.

L'avocate de la plaignante, Me Elodie Tuaillon-Hibon, a déclaré à la presse qu’elle espérait que cette affaire serve de "détonateur". Il y a "beaucoup de dossiers comme cela dans le champ des collectivités territoriales", a-t-elle dit.
Rappelons que cette affaire est jugée au moment où le député écologiste Denis Baupin est visé par une enquête préliminaire à la suite d'accusations pour agressions sexuelles de la part de femmes politiques.

 

L’AVFT (Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail) s’est portée partie civile dans cette affaire.
Elle soutient la plaignante qui se bat pour faire reconnaître les faits. Elle est en arrêt maladie depuis plus deux ans. Elle souffre d’un "syndrome de stress post-traumatique engendré par les violences sexuelles" qui l’a conduite notamment à être hospitalisée.
L'AVFT a demandé 3 000 euros au titre du préjudice moral tandis que l'avocate de la plaignante a demandé 30 000 euros. 

En début de soirée, le parquet a requis deux ans de prison avec sursis à l'encontre du maire de Chevigny-Saint-Sauveur. Le jugement a été mis en délibéré au jeudi 9 juin.


Michel Rotger, maire de Chevigny-Saint-Sauveur, comparaît devant le tribunal correctionnel de Dijon mercredi 11 mai 2016. Il doit répondre de harcèlement et agressions sexuelles sur une agente de la commune. Intervenants : -Samuel Estève, avocat de la défense -Elodie Tuaillon-Hibon, avocate de la partie civile
  • Reportage : Anne Berger et Isabelle Rivierre
  • Montage : Cécile Frèrebeau
  • Intervenants : Samuel Estève, avocat de la défense et Elodie Tuaillon-Hibon, avocate de la partie civile
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