Des opérations sur des nounours pour soigner la peur des enfants. Les étudiants de médecine et de pharmacie de l'université de Bourgogne maintiennent cette année l'Hôpital des Nounours. L'opération aura lieu les 15, 16, 22 et 23 mars dans les écoles maternelles de Dijon (Côte d'Or).
Depuis 2004, les enfants d’écoles maternelles de l’agglomération de Dijon peuvent faire soigner leur peluche à l’Hôpital des Nounours. Cette opération mise en place par les étudiants de deuxième année de médecine a lieu les 15, 16, 22 et 23 mars. L’objectif de cette rencontre entre futur(e)s médecins et écoliers est d’éveiller les plus jeunes au milieu médical et d'éviter la peur du médecin. À travers des explications ludiques et des manipulations de leur peluche favorite, les petits se familiarisent avec les gestes de santé. « Le but est de dédramatiser la santé, pour que les enfants ne voient pas l’hôpital comme quelque chose de dangereux, mais seulement un endroit pour se faire soigner » explique Charlotte Zana, vice-présidente en charge de la santé publique à la corporation des étudiants en médecine de Dijon (CEMD).
Des premiers patients
Les étudiants dits « nounoursologues » mais aussi, infirmiers, radiologues et chirurgiens proposent un parcours médical aux doudous et aux enfants. Ils peuvent ainsi faire diagnostiquer et soigner la maladie imaginaire de leur peluche. Un moment bénéfique pour les petits, mais aussi pour les futurs soignants. « On apprend énormément à travers les enfants, ça nous fait un premier contact avec eux, même si on ne veut pas tous devenir pédiatres. C’est très enrichissant » confirme Charlotte Zana.
L’opération est d’ordinaire organisée au sein de l’Université de Bourgogne depuis sa création. Les organisateurs ont dû s’adapter cette année aux conditions sanitaires. Ils se sont donc rendus directement auprès des écoliers afin de leurs éviter un déplacement à l’extérieur. « Cette année, nous faisons toutes les classes d’une école pour pouvoir voir plus d’enfants. D’habitude, une classe est choisie par la maîtresse pour venir nous voir » précise Charlotte Zana. Ainsi, 1151 enfants bénéficieront de cette intervention dans 10 écoles différentes de l’agglomération dijonnaise. C'est presqu'autant que les années précédentes où les étudiants rencontraient plus de 1500 enfants... et autant de nounours.
La peur de la Covid-19
En pleine pandémie, la rencontre permet aussi de réduire le caractère anxiogène de la Covid-19. « On parle toujours des maladies de base comme le rhume. On pense qu’il est quand même important de sensibiliser les enfants à ça. Mais on en profite pour leurs parler de la Covid, car ils ne comprennent pas forcement ce que c’est » ajoute Charlotte Zana. L’accent est mis par les étudiants sur l’importance de bien se laver les mains par exemple.
En plus de devoir se déplacer au plus près des enfants, la Covid-19 a également impacté l’effectif au sein des étudiants encadrants, contraints de réaliser cette opération avec moins de bénévoles en raison du protocole sanitaire. Certaines manipulations réalisées les années précédentes sont également supprimées, mais remplacées par d’autres activités compatibles avec les mesures en vigueur.
Ainsi, c’est avec douceur et poésie que les petits peuvent soigner les maux de leur peluche. Les petits écoliers se voient à l’issu de leur parcours récompensés d’un diplôme de courage.