En France, 31 centres de pharmacovigilance étudient le moindre effet secondaire de chaque médicament ou de chaque vaccin. L'un de ces centres est à Dijon et son activité a bondi ces dernières semaines.
Au centre régional de pharmacovigilance de Bourgogne, installé au sein de l'hôpital de Dijon, le rythme s'est intensifié ces derniers temps. "Depuis fin janvier, début février, notre activité a vraiment beaucoup augmenté en lien avec la déclaration des effets indésirables liés aux différents vaccins Covid", précise Aurélie Grandvuillemin, responsable adjointe du centre.
"On a en temps normal à peu près 50 questions ou déclarations par semaine. Sur les dernières semaines, on est plutôt entre 200 et 300 par semaine. On a multiplié à peu près par quatre notre activité. Suite au contexte médiatique, avec la suspension temporaire du vaccin AstraZeneca, on voit arriver davantage de déclarations, de questions de la part de patients ou de médecins", ajoute-t-elle. Le service compte sept personnes, dont un médecin et quatre pharmaciens.
Balance bénéfice-risque
Les signalements d'effets secondaires de chaque médicament ou de chaque vaccin mis sur le marché sont minutieusement répertoriés et évalués en fonction de leur gravité. Ces déclarations sont faites par des médecins, des pharmaciens, ou même directement par des patients.
"Pour les vaccins, un bilan est fait toutes les semaines avec l'ensemble des cas enregistrés dans la base française de pharmacovigilance. Dans ce bilan, on regarde s'il y a des effets nouveaux, graves, qui peuvent remettre en cause la balance bénéfice-risque du médicament", complète la responsable adjointe.
C'est comme ça qu'on a mis en évidence ces fameuses hypertensions artérielles avec le vaccin Pfizer par exemple ou qu'il y a eu ces suspicions de caillots sanguins avec le vaccin AstraZeneca
"Documenter le mieux possible"
L'essentiel des déclarations reçues concerne des effets indésirables attendus, qui ont été décrits dans les essais cliniques. "On a aussi des déclarations d'effets où les médecins ou les patients s'interrogent sur le rôle potentiel des vaccins, qui peuvent être des effets indésirables un peu plus sévères […] Ce sont des effets indésirables nouveaux qu'il convient de documenter le mieux possible pour pouvoir statuer sur cette imputabilité médicamenteuse. Et essayer de voir si ça survient plus particulièrement chez certains patients que chez d'autres, en termes d'âge, d'antécédents, de facteurs de risque."
La plupart des effets secondaires relevés restent à ce jour sans gravité. Et en cas de problème pour certains patients, toutes les informations sont transmises au niveau européen pour réduire au maximum les risques. Il est possible de contacter le centre de pharmacovigilance de Bourgogne par téléphone ou par internet. Ses coordonnées sont disponibles ici.