Créat'Heure : Laurence Ruet, créatrice de poupées

À Dijon, les poupées de Laurence sont exposées derrière des vitrines, dans sa maison et affichées en photo sur les murs. Elles nous regardent fixement, pensives, tout en murmurant à l'oreille de Laurence. Rencontre avec une créatrice de poupées d'artistes, passionnée d'hyper-réalisme.

Laurence a une trentaine d’années quand elle découvre les poupées d’artistes. Dans les allées d’une exposition, elle tombe presque amoureuse de ces mini-créations, venues de France, d’Allemagne, des États-Unis et d’ailleurs.

Je me suis dit que moi aussi j’allais faire mes propres poupées.

Laurence a toujours été fascinée par la création de personnages. Très jeune déjà, elle avait l’habitude de dessiner ou peindre des visages. La sculpture s’est présentée à Laurence presque comme une évidence.

Aujourd'hui Laurence a 55 ans et compte plusieurs centaines de poupées à son actif, à travers le monde. Car oui, les poupées de Laurence s’exportent.
 

Mais qu’est-ce qu’une poupée d’artiste ?


Elle mesure entre 35 et 60 cm et représente un enfant.

Hyperréalistes, les poupées de Laurence Ruet vous déstabilisent… ou vous fascinent.

J’adore faire les enfants pensifs, les enfants qui réfléchissent.



Leur cœur ne bat pas, mais leurs yeux inspirent la vie. D’ailleurs, Laurence commence toujours par l’insertion des yeux. Elles les colle et décolle, jusqu’à trouver la bonne émotion.

L’interrogation, la rêverie, voire la tristesse...

Laurence souhaite susciter la curiosité chez ses clients, qu’ils se demandent à quoi pensent les poupées.

Quel processus de création ?

Laurence travaille sans moule. Chaque modèle est original. La tête est formée en résine polymère, une pâte à modeler, recouverte d’aluminium, qui cuit dans un four à 135 degrés pour se durcir. Vient ensuite l’insertion des yeux puis le façonnage du corps. Chaque détail compte. La minutie dicte le travail de la créatrice.

Même si Laurence refuse de passer plus de temps sur la confection des vêtements que sur la création de la poupée en elle-même, ne soyez pas étonnés de découvrir des centaines de tissus différents en ouvrant les tiroirs. Dans les brocantes, sur internet, chez des fournisseurs, la créatrice écume les rayons pour trouver ce morceau de tissu qui fera la différence. Motifs fleuris, pois, monochromes, à chaque tissu sa poupée.
 


Étrangement, chaque élément semble avoir été miniaturisé dans l’atelier, à taille de poupée. Dans la pièce règne un silence presque assourdissant. La concentration est à son maximum, rythmée par la légère respiration de Laurence. Même si elle s’applique à la tâche,  il lui arrive en sortant la poupée du four de ne pas être satisfaite… Exigeante vous dites ? Non, seulement une envie de bien faire.

« Je veux m’exprimer »

Laurence tient à sa liberté de création. Elle prend les commandes, mais réalise la poupée sans aucune recommandation. Souvent ses clients lui demandent un portrait. Qui dit portrait dit sourire. Pas question pour la créatrice. Les émotions ne peuvent pas lui être commandées, car pas forcément en accord avec ce que Laurence ressent.

Une relation privilégiée

La question vous brûle les lèvres. Elle a brûlé les nôtres aussi, alors on l’a posé à Laurence… « Vous parlez à vos poupées ? » Un éclat de rire et « non ! ». Mais Laurence attend que ce soit les poupées qui lui parlent. Mais que peuvent-elles lui dire ? Mystère et boule de… gomme.
 

France 3 Bourgogne

Elles vous observent du coin de l'oeil. Elles murmurent à l'oreille de Laurence. À Dijon, cette créatrice donne vie à des poupées. Elle puise son inspiration dans l'enfance et l'hyper-réalisme....



 
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