Rendez-vous à Sainte-Marie-sur-Ouche, en Côte-d’Or. Lucas Chabaud a 21 ans et il est à la tête du Vulgar Kids Club. Sa marque de vêtement est née officiellement il y a un an. Mais la couture et la mode ont toujours fait partie de la vie et de l’univers du jeune homme. Rencontre.
C’est dans sa tenue originale -un sweat large noir et un jogging jaune coupé au niveau des cuisses- que Lucas ouvre la porte de son atelier, une ancienne chambre réaménagée pour l’occasion.
“ Je n’ai jamais vraiment trouvé les vêtements que je voulais dans le coin. ”
Et comme on est jamais mieux servi que par soi-même, Lucas confectionne ses propres vêtements. L’alliance osée du streetswear et de la couture, c’est la marque de fabrique du jeune créateur. Lucas explique que le streetswear, c'est son mode de vie. La couture travaillée, c'est ce qu'il aime voir.
Vulgar Kids Club est une marque déposée depuis 2017. Mais l’esprit est là depuis plus longtemps…
Vulgar Kids, c’était le nom d’un blog que Lucas tenait à l’époque du collège. Un nom un peu trouvé “comme ça”. À une époque qu’il décrit comme celle de la logomania sur les réseaux et les blogs, Lucas cherche à se démarquer et se créer une identité. Le logo naît alors et officialise la transformation de l’univers en marque.
Un projet plus qu’une marque
L’univers est très visuel, vivant, grâce à la photo et la vidéo. Lucas crée de nombreux clips pour présenter ses produits. La scénographie est minutieusement travaillée. Le vêtement devient un vecteur, il illustre la photo et non l’inverse.
Les visages des mannequins sont couverts. Une simple contrainte technique au départ s’est finalement transformée en marque de fabrique, en plus d'être un hommage aux créations Margiela. Le créateur estime que masquer les visages de ses mannequins apportent plus de force aux images. Aucune émotion n’est transmise à travers un regard ou un sourire. Il n’y a rien qui puisse guider le spectateur dans l’interprétation.
Lucas ne veut transmettre aucun message.
Chacun est libre d’y voir le message qu’il souhaite.
Aucun militantisme, aucune revendication dans ses créations et leur mise en forme.
Homme et femme, aucune différence
Les créations de Lucas se destinent à quiconque voudra les porter. Tout est question de style, pas de genre.
L’originalité se retrouve dans les matières utilisées : sous-vêtements en plastique, bretelles en scratch, etc. Aucune limite pour Lucas.
Mais de qui le créateur s’inspire ? Lucas confie ne pas avoir de véritable modèles dans la mode, lui qui a appris à coudre très tôt. C’est à l’âge de 10 ans que sa grand-mère lui a appris les rudiments de la couture.
Le jeune homme a continué à se former seul, en véritable autodidacte. Internet répond parfaitement à ses attentes. Il y puise d’ailleurs des idées, prend la température des tendances du moment. Instagram est la vitrine parfaite du “moodboard” à suivre.
France 3 Bourgogne
Vous voulez découvrir les créateurs près de chez vous ? Qu'ils soient stylistes, fleuristes, mosaïstes ou sculpteurs, ils vous donnent rendez-vous dans Créat'Heure. Aujourd'hui, Lucas vous ouvre...
Des projets pour l’avenir ?
Pourquoi pas un espace de vente physique. Lorsqu’on demande à Lucas s’il rêve de créer pour une personnalité, il cherche un petit moment. Timide de sa réponse. “ Yelle ! “ C’est vrai qu’on imagine plutôt bien la chanteuse française avec des vêtements signés Vulgar Kids Club.
Le 12 septembre dernier, Lucas a participé aux E-fashion Awards. Le concours de mode a présenté plusieurs jeunes créateurs, sélectionnés, qui ont dû créer deux tenues sur un thème retenu. Cette année : digital detox.
Le jeune côte-d’orien s'est préparé pour le défilé. Une occasion pour Lucas de faire connaître son travail à une plus grande échelle. Le public a pu s'exprimer en ligne durant le défilé. Le look homme de Lucas était gagnant à près de 40%.