Des cris de singe venus des tribunes ont été entendus par le capitaine d'Amiens Prince Gouano lors du match face à Dijon vendredi 12 avril au stade Gaston-Gérard. Les réactions d'indignation se multiplient, dernière en date : celle de la Fifa.
La Fifa a réclamé ce samedi 13 avril la "tolérance zéro" face au racisme dans le football, au lendemain des cris de singe qui ont visé un joueur d'Amiens lors du match de Ligue 1 contre Dijon, dernier en date d'une série d'incidents dans les stades.
La Fédération internationale appelle notamment à suivre sa procédure "en trois étapes" pouvant conduire à l'arrêt d'un match en cas "d'incidents discriminatoires".
"La Fifa presse toutes les fédérations membres, les ligues, les clubs et les instances disciplinaires à adopter une procédure identique, ainsi qu'une tolérance zéro pour les incidents liés au racisme dans le football, et à infliger des sanctions sévères en cas de comportements de ce type", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
La Fifa "se range" aux côtés de l'Amiénois Prince Gouano, visé par des cris de singe vendredi soir lors du match Dijon-Amiens (0-0), mais aussi du Sénégalais Kalidou Coulibaly (Naples), des Anglais Raheem Sterling (Manchester City) et Dany Rose (Tottenham), également victimes d'actes racistes. "Le racisme doit cesser. Point final", martèle l'instance.
"Ils insultent notre République"
"Ces cris répugnants sont contraires aux valeurs transmises par le sport. Ils insultent notre République. Je salue la réaction rapide de la LFP : la racisme n'aura jamais sa place en France", a de son côté réagi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.Même dégoût pour la ministre des Sports Roxana Maracineanu, qui dénonce sur franceinfo des "insultes racistes intolérables, dans les stades, dans la société" et elle estime "rassurant de voir les joueurs réagir, les équipes s’indigner et faire bloc".
Mon total soutien à Prince Gouano et à tous les joueurs qui ont le courage de dénoncer les attaques et insultes racistes. On est tous responsables et concernés #DFCOASC
— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) 12 avril 2019
Dans un communiqué, le club de supporters de Dijon Lingon's Boys condamne "de la manière la plus ferme le racisme et les discriminations sous toutes ses formes". "Le nom de notre club, de notre ville et de notre tribune est aujourd'hui sali et cela nous affecte très profondément. Une enquête est en cours et déterminera si ces cris ont eu lieu et d'où ils venaient. Nous laissons donc la justice faire son travail", ajoutent les Lingon's Boys.
"Il faut que je lui pardonne" dit Prince Gouano
La Ligue de football (LFP) a annoncé des suites judiciaires et Dijon son intention de porter plainte. Le président de la Fédération (FFF), Noël Le Graët, a condamné "des actes inacceptables" et appelé le joueur pour lui manifester son soutien.La LFP condamne les insultes racistes qui ont entraîné l’interruption temporaire de la rencontre @DFCO_Officiel / @AmiensSC et apporte son soutien au joueur Prince Gouano
— Ligue de Football Professionnel (@LFPfr) 12 avril 2019
Communiqué → https://t.co/MpfB20wQZY pic.twitter.com/2s0f4obvYq
Prince Gouano lui ne souhaite pas dépose plainte. "Ce monsieur est en garde à vue, il m'a insulté de singe mais c'est lui qui était en cage. Donc c'est la morale de cette histoire là. […] Avec mes valeurs qui sont l'amour, la croyance, la foi, il faut que je lui pardonne", a-t-il expliqué vendredi soir face aux journalistes.
"Je ne porte pas plainte, je pense que cette réaction aura beaucoup plus d'impact que de porter plainte. Parce que ce monsieur sait à côté de quoi il est passé. Donc à sa sortie de tout ça, je pense qu'il en parlera à ses enfants, et ses enfants en parleront aussi aux petits-enfants. Et ça impactera une génération."