Jean-Luc Romero-Michel s'est rendu au domicile d'Alain Cocq, à Dijon, en Côte-d'Or. Cet homme politique et militant associatif est venu assurer le Dijonnais, atteint d'une maladie incurable, de son soutien dans son combat pour mourir dignement en s'administrant un sédatif.
Ces dernières semaines, les deux hommes ont échangé plusieurs fois par téléphone ou les réseaux sociaux. Les voilà réunis alors qu'Alain Cocq confirme sa volonté d'en finir le 4 septembre prochain, soit en s'arrêtant de s'hydrater, de s'alimenter et en interrompant son traitement, soit en s'administrant un puissant sédatif - prescrit par un médecin - et qui aurait pour conséquence d'arrêter son cœur. Or, la loi Léonetti ne permet pas cette dernière option.
"Je persiste et je signe ! A la limite, j'ai hâte d'y être car j'aurai entamé l'ultime chemin, celui de la délivrance des douleurs. Car j'ai de nouvelles douleurs dans le ventre. Il est à nouveau dur. Et je sais ce que cela signifie. J'ai déjà eu six interventions médicales en urgence absolue. Je dis non !", explique Alain Cocq, depuis son lit médicalisé.
Le soutien de Jean-Luc Romero-Michel
Président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, Jean-Luc Romero-Michel milite pour les droits de patients en fin de vie depuis de nombreuses années. Cet élu, adjoint à la maire Paris, comprend et souscrit au combat d'Alain Cocq.
"Il est un symbole de force et de courage, même s'il n'aime pas qu'on dise cela de lui. Il montre à quel point nos lois ne sont pas adaptées et à quel point on meurt mal dans notre pays, qu'on n'a pas le droit de choisir le moment et la manière même quand on a des souffrances qu'on ne peut pas aujourd'hui médicalement soulager.", renchérit Jean-Luc Romero-Michel.
#Dijon - Matinée très forte en émotion avec #AlainCocq : toute sa vie est exemplaire.
— Jean-Luc Romero-Michel (@JeanLucRomero) September 2, 2020
Comment le gouvernement peut rester insensible à son appel ?
Sa demande d’être libéré de ses souffrances est un combat pour nous toutes et pour nous tous.@EmmanuelMacron doit enfin l’entendre ! pic.twitter.com/2z6J3Rh9Ys
A 57 ans, souffrant d'une maladie orpheline atteignant désormais de nombreux organes vitaux, Alain Cocq réclame la légalisation du droit à l’aide active à mourir dans la dignité. Le 24 août dernier, il s'est entretenu par téléconférence avec la conseillère santé de l'Élysée. Le Dijonnais s'est senti écouté et compris, mais sans qu'aucune avancée concrète ne ressorte de cette discussion.
Le reportage Marie Jolly et Christophe Gaillard avec :
- Alain Cocq
- Jean-Luc Romero-Michel, président de l'ADMD