Le mercredi 14 octobre, le Président de la République, Emmanuel Macron s'est exprimé devant les Français. En plus des confinements locaux, il a réitéré ses appels à la distanciation sociale. Les jeunes semblent les plus touchés par ces annonces. Dans les rues de Dijon, les étudiants témoignent.
Sont-ils les victimes collatérales du coronavirus ? Moins touchés physiquement que leurs aînés, les plus jeunes paient aussi un lourd tribu moral de cette crise sanitaire. Difficultés dans leurs études, difficultés pour rentrer sur le marché d'emploi, difficultés encore pour faire la fête... bref, c'est " dur d'avoir 20 ans en 2020 " a résumé le chef de l'Etat.
" Ceux qui vivent un sacrifice terrible "
Ce mercredi 14 octobre, l'annonce du couvre-feu et les nombreux rappels à ne pas se réunir évoqués par le Président de la République, ont une nouvelle fois ciblés les jeunes. Emmanuel Macron a eu plusieurs mots pour cette jeunesse " sacrifiée "." Ce sont ceux qui -honnêtement- vivent un sacrifice terrible : des examens annulés, de l’angoisse pour les formations, de l’angoisse pour trouver le premier job. (...) On fera tout pour nos jeunes " a défendu le Président de la République.
Le lendemain, c'est le Premier ministre, Jean Castex qui en a rajouté une couche, en interdisant les fêtes privées organisées dans des établissements recevant du public. Les soirées étudiantes notamment.
Si je ne peux plus sortir du tout ça va quand même être un peu compliqué...
Alors face à toutes ces mesures de privation, les étudiants accusent le coup : " On a besoin de ces intéractions. En tant qu'étudiante, 21h c'est un peu l'heure à laquelle on commence à vivre. C'est à dire qu'on va sortir, aller retrouver nos amis " .
Passer moins de temps entre amis, autour d'un verre, dans un bar ou appartement privé, c'est la plus grande crainte de tous ces étudiants.
" On va voir comment on peut gérer ça avec les copains pour sortir. C'est vrai que c'était déjà pas facile de sortir. En plus, je fais les cours chez moi en visio-conférence donc je ne quitte pas ma chambre. Si je ne peux plus sortir du tout ça va quand même être un peu compliqué. "
" [Qu'on soit] jeunes, moins jeunes, ou plus vieux c'est très dur. Ce sont des moments où on est en grande déprime : on arrête de se voir entre amis ou même avec des gens que l'on ne connaît pas, et c'est ça qui est très compliqué. "
Parmi eux, certains s'émeuvent plutôt des restrictions liées à la pratique du sport : " Tout ce qui est bar je peux comprendre à la limite que ça soir fermé un peu plus tôt, mais pour le sport je trouve ça vraiment dommage, surtout pour la pratique sportive des amateurs. "
Ça a un peu changé notre quotidien, notre vie change et on doit plus faire attention qu'avant
Si la période est aussi délicate qu'incertaine, tous comprennent la tenue de ces mesures. Si elles sont jugées restrictives, elles semblent aussi indispensables pour enfin enrayer l'épidémie : " Il y a une partie de moi qui comprend (...) Il y a des choix qui doivent être faits, on ne peut pas reconfiner pour des raisons économiques, donc ce qui y passe ce sont les loisirs, c'est malheureux et j'en suis désolée ".
Dans la bouche d'une large majorité, un mot revient souvent, l'adaptation : " On s'adapte, on fait en fonction et on va éviter les zones où on peut croiser du monde ".
" Au final on s'habitue donc c'est pas forcément dérangeant. Au début c'était un peu difficile mais maintenant ça va. Je pensais qu'on allait être reconfinés ou qu'on allait avoir le couvre-feu donc c'est assez cool mais ça ne saurait tarder. J'ai un peu peur que ça arrive. "
Découvez le reportage réalisé dans les rues de Dijon après l'interview d'Emmanuel Macron :