Ce vendredi 10 septembre, une partie des formateurs de la Croix-Rouge du site de Quétigny (Côte-d'Or) suit un mouvement de grève national, pour dénoncer les écarts de salaire avec les formateurs du service public de santé.
Les formateurs salariés de la Croix-Rouge Française sont en grève au niveau national, depuis le 6 septembre. Au centre de Dijon Quetigny, ils ont décidé de faire grève devant l'établissement.
Une action symbolique qui se tient le même jour que le renouvellement du conseil d'Administration et du président national de la Croix-Rouge.
Pas de réévaluation des salaires depuis 15 ans
Au niveau national, la Croix Rouge Française est composée de 1700 salariés et forme des personnels de santé dans le domaine sanitaire et social (SASO) et dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail (SST). Organisme privé, les formateurs ne bénéficient pas des mêmes salaires que leurs homologues de santé de la fonction publique.
Elodie Emo, chargée de formation pour les auxiliaires de puériculture à la Croix-Rouge, résume l'action de ce jour : "nous sommes en grève pour obtenir une équité avec les salariés du public. Nous n'avons pas bénéficié de la prime 'Ségur', nous nous sommes adaptées face au Covid et à la formation hybride que ça nous a demandé de réaliser. Nous voulons continuer de travailler dans de bonnes conditions, pour essayer de former les professionnels de santé de la meilleure manière qu'il soit."
La formation est une entité importante de la Croix-Rouge. Ainsi Vanessa Blanchet-Guidon, responsable pédagogique filière aides-soignantes et auxiliaires de puériculture à la Croix-Rouge, dresse le portrait de la formation à la Croix-Rouge : "c'est une filière qui fonctionne, et qui regroupe la formation initiale des étudiants en soins infirmiers, les étudiants auxiliaires de puériculture, et aides-soignants sur Quétigny et on a également des formations continues professionnelle SST et SASO."
Des départs vers le service public
Ce qui se produit actuellement, selon les membres du collectif des grévistes, c'est une désaffection des personnels pour rester à la Croix-Rouge. Vanessa Blanchet-Guidon résume le phénomène qui se produit depuis quelques années : "le problème, c'est le recrutement des formateurs : on a une fuite des formateurs et des autres salariés sur le public. Un formateur perd au minimum 600 euros de salaire par rapport au public. Cette filière est attractive face aux valeurs de la Croix-Rouge, mais sur le salaire, c'est pas du tout attractif."
Le soutien des étudiants
Lors de ce mouvement ce vendredi matin, plusieurs étudiants étaient étonnés de voir un piquet de grève à la Croix-Rouge. Pour d'autres, ce n'est pas une surprise. Comme Chloé Ciurariu, étudiante infirmière en 3ème année : "Elles sont là pour nous au quotidien dans notre formation, on trouve que leurs conditions de travail ne sont pas optimales pour elles, et aussi pour nous. Elles forment des futurs soignants, on ne comprend pas que les conditions ne soient pas là pour que les étudiants soient les mieux formés."