Un nouveau-né a été appelé "Jihad". La mairie de Dijon a saisi la justice pour faire annuler ce prénom.
Un prénom associé à l'islamisme intégriste
"Le parquet de Dijon a bien reçu le dossier de la part du maire de Dijon", indique Eric Mathais, le procureur de la République de Dijon, mardi 6 novembre 2018.
"Nous allons ce jour délivrer une assignation en matière d'annulation de prénom à l'attention de la mère de l'enfant pour une audience devant le juge aux affaires familiales de Dijon.
"Même si le prénom de Jihad ou Djihad est un prénom attribué dans le monde arabe et qui signifie sur le livre des prénoms du monde arabe : combat sacré; guerre sainte; travail; effort et qu'il peut donc avoir un sens positif, il n'en demeure pas moins que dans l'opinion publique et au vu du contexte terroriste actuel, ce prénom est nécessairement associé aux mouvements islamistes intégristes", précise le magistrat.
Si ce n'est pas "Jihad", ce sera "Jahid"
Le procureur de la République de Dijon dit aussi craindre "une stigmatisation, voire des moqueries ou des remarques désobligeantes" à l’égard de l’enfant.
"S'il n'est pas accepté, j'échangerai deux lettres et je l'appellerai Jahid", a déclaré samedi au quotidien Le Bien Public la mère du petit garçon.
Cela avait déjà été le cas en avril 2018 pour le nourrisson d'un couple de Haute-Garonne dans une affaire similaire.
La mère du nouveau-né dijonnais a ajouté qu'elle se réservait "le droit de faire appel à un avocat" pour contester la décision si les motivations du refus ne lui "convenaient pas".