Ce mercredi 21 avril, les forces de l'ordre ont à nouveau fait usage de gaz lacrymogènes sur le site des jardins de l'Engrenage à Dijon (Côte d'Or). La veille, les forces de l'ordre ont évacué une partie du terrain où doit être contruit un programme immobilier.
Peu avant 9 heures ce mercredi 21 avril, les premiers jets de gaz lacrymogènes ont repris aux abords des jardins de l'Engrenage, un quartier de Dijon, Avenue de Langres, où la mairie prévoit la construction d'un projet immobilier. Mardi, un important dispositif de forces de l'ordre avait été déployé pour évacuer une partie du terrain. Une opération conduite par une centaine de gendarmes mobiles et policiers qui avait engendré des tensions.
Au lendemain de l'évacuation, les tensions ponctuelles se poursuivent sur le terrain. "Il y a eu une tentative de réinstallation par les occupants du site entre 7h30 et 8h et donc une réquisition faite par les exploitants du site auprs des services de police pour procéder à leur évacuation" explique Danyl Afsoud, directeur de cabinet du préfet de Côte d'Or présent sur place ce matin.
Selon la préfecture, des barricades avaient été installées pour empêcher l'accès au chantier, faites de palettes et de ballots de paille. Un incendie s'est déclaré. Allumé par les occupants selon les services de l'Etat. Conséquence de l'utilisation des gaz lacrymogènes selon les occupants.
Gardes à vue prolongées
6 personnes ont été placées en garde-à-vue hier. Ce mercredi midi, 4 d'entres elle sont toujours entendues pour divers motifs.
Suite à l'intervention des forces de l'ordre, un grillage puis un mur de blocs de béton ont été installés pour isoler la maison du reste du terrain. Celui-ci se découpe en deux parcelles différentes. D'un coté, la maison située sur le terrain. Le 19 mars dernier, ses occupants avaient obtenu un sursis de 6 mois pour libérer les lieux. En théorie, elle n'est donc pas concernée par l'intervention des forces de l'ordre.
De l'autre, le terrain dont l'expulsion a été ordonnée en novembre dernier. Un "périmètre sanctuarisé" a été mis en place pour en interdire l'accès hier. Les jardins plantés par les occupants, mais aussi les arbres ont été arasés après l'intervention des forces de l'ordre. Ce mercredi, les engins de chantiers étaient présents sur place pour commencer les travaux sur futur ensemble qui accueillera près de 300 logements.
En fin de matinée, le calme était revenu sur place. Ce mercredi soir, le promotteur du projet immobilier réagit dans un communiqué. "C’est un combat entre pouvoirs publics et monde militant. (...) Nous avons une promesse de vente avec la ville et attendons que le terrain soit « nu et libre » pour signer l’acte définitif" explique l'entreprise Ghitti qui dit ne pas souhaiter "commenter l’action politique menée avenue de Langres".
L'opérateur immobilier, qui se revendique comme une entreprise familiale et locale à Dijon, affirme que le projet a été conçu "en concertation avec les riverains et l’association des jardiniers". Le groupe annonce attendre désormais la tenue des réunions publiques prévues mais reportées en raison de la crise sanitaire. Le parc public, un verger conservatoire ou des jardins partagés doivent se dessiner en concertation avec les habitants."Contrairement à ce qui est dit depuis le 17 juin 2020, rien n’est décidé. Tout reste à construire" conclut l'entreprise.