Du béton à la place des pavés. À Dijon, l'opposition de droite et du centre se plaint du choix des matériaux et de l'absence de verdure dans les rues qui vont devenir piétonnes dans le centre-ville. De son côté, la mairie défend ses choix.
Depuis plusieurs mois, des rues de Dijon sont en travaux. Elles vont devenir piétonnes, comme l'est déjà une partie du centre historique de la ville. Dans certaines secteurs, la ville a troqué les pavés contre du béton. L'opposition municipale de la droite et du centre critique ce choix.
Dans un communiqué, les élus de l'opposition évoquent "une dalle de béton sans recherche, sans cachet et sans âme."
"Ça fait un rendu assez joli, répond Dominique Martin-Gendre, l'adjointe au maire déléguée aux travaux urbains. Justement ce contraste entre les façades, la pierre de Bourgogne en pied de façade et le béton bouchardé, ça fait un très beau rendu".
Toujours selon l'opposition, "ce choix laisse tout un quartier sans ombre, sur une surface réverbérante et cuisante".
"Nous n'allons pas mettre des arbres dans toute la ville. Vous pensez bien que ce n'est pas possible, indique l'adjointe au maire. Mais nous allons en mettre. Vous en avez place Jean Macé, place Darcy, nous en auront place de la Sainte-Chapelle. Bien sûr, tout cela est prévu."
"Nous respectons le patrimoine"
Les matériaux utilisés seraient "peu qualitatifs et peu représentatifs de la richesse patrimoniale du quartier", selon les élus de la droite et du centre. "Tout ça est travaillé avec l'architecte des Bâtiments de France, rappelle l'élue socialiste. Ce n'est pas nous qui décidons comme ça de faire tout et n'importe quoi. Tout est travaillé, étudié, regardé. Et je pense que nous respectons le patrimoine."Le centre historique de Dijon est l'un des 44 sites français inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
L'intégralité du communiqué
"Notre groupe d'opposition avait émis de sérieuses réserves au moment du vote des travaux de piétonisation du centre-ville. Nous étions favorables au principe qui devait participer à la mise en valeur du patrimoine et s'articuler avec la rénovation du Musée des beaux-arts. Attendue par les commerçants, cette piétonisation devait aussi terminer la connexion des secteurs piétons de l'hyper-centre. Pour autant, nous étions inquiets de voir se reproduire les grandes étendues de béton désactivé de la rue de la Liberté ou de la place Jean-Macé.Le chantier qui s'achève place Notre-Dame et rue des Forges est hélas sans surprise : une dalle de béton sans recherche, sans cachet, sans âme, sans la moindre trace de verdure et qui oublie la connexion rue Musette/rue de la Chouette. Ce choix déjà contestable jusque-là concentre ici les mauvaises approches.
Environnementale d'abord, avec des sols lourdement imperméabilisés alors même que Dijon Métropole continue de faire de la porosité des sols un objectif majeur de son Plan local d'urbanisme ; climatique en plein épisode caniculaire, qui laisse tout un quartier sans ombre, sur une surface réverbérante et cuisante ; esthétique aussi en déployant dans un secteur sauvegardé et architecturalement très marqué, des matériaux peu qualitatifs et en tout cas peu représentatifs de la richesse patrimoniale du quartier.
Décidément, Dijon Métropole et la Ville de Dijon ont fait de la bétonisation leur image récurrente. Ce n'est pas celle que nous souhaitons, et un modèle alternatif devra reconsidérer l'approche sans imagination de l'urbanisme qui se développe ici".
GROUPE DIJON MÉTROPOLE - DROITE ET CENTRE
Laurent BOURGUIGNAT, Noëlle CAMBILLARD, Adrien GUENÉ, François HÉLIE, Gilbert MENUT, Jean-Philippe MOREL, Damien THIEULEUX, Catherine VANDRIESSE, Virginie VOISIN-VAIRELLES.
L'opposition du Grand Dijon