Les équipes soignantes des urgences du CHU de Dijon sont en grève reconductible depuis ce vendredi 31 janvier. Ils dénoncent le fait de ne plus pouvoir exercer leur profession dans des conditions décentes pour les patients et le personnel.
Dans un communiqué, le collectif infirmier et aide-soignant des urgences du CHU de Dijon et le syndicat CGT ont annoncé une grève reconductible depuis ce vendredi 31 janvier. Ils dénoncent leur "état de grande souffrance physique et psychique du fait de l’impossibilité récurrente à exercer leurs professions dans des conditions décentes et sécuritaires pour les patients comme pour les personnels".
Le personnel soignant rappelle avoir déjà alerté par le passé la direction du CHU et estime que les mesures qu'elle a prises sont insuffisantes. Les infirmiers et aide-soignants dénoncent toujours la dégradation de leurs conditions de travail et les délais de prise en charge des patients.
Le recours aux urgences est de plus en plus important
D'après l'observatoire régional des urgences de Bourgogne Franche-Comté, le nombre de patients au CHU de Djon a augmenté de 16% entre 2014 et 2019, passant de 42 582 à 49 481. Dans le même temps, l’effectif des infirmiers et aides-soignants n’a pas connu la même progression. Cette donnée, conjuguée au manque de lits d’hospitalisation, conduit notamment à avoir une moyenne de passage de 5h42 aux urgences de Dijon pour une moyenne de 2h50 sur les autres services d’urgences de Côte-d’Or.
"Nous refusons d’être tenus pour responsables de la maltraitance de nos patients. Nous ne voulons plus mettre en jeu notre santé pour garantir la sécurité des soins face au manque de moyens alloués par la Direction du CHU", explique le personnel soignant.
"Pendant de nombreux mois, les équipes des urgences ont continué à travailler malgré la fatigue, les difficultés et la pression constante, afin de ne pas en faire pâtir les patients. Mais à ce jour, les équipes des urgences ne sont plus en capacité de continuer dans cet état, tant physiquement que moralement, pour la sécurité de tous", poursuit-il.