Pour cette 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le rendez-vous était donné à 14h place de la Libération à Dijon. Selon les syndicats à l'origine de la manifestation, 15 000 personnes étaient présentes dans les rues, 5 000 selon la police. Retrouvez les temps forts de la journée dans cet article.
Alors que l'intersyndicale continue de réclamer l'abandon de la réforme des retraites - ou du moins une concession sur les 64 ans, comme l'a dit la CFDT ce mardi matin, un 10e appel à manifester est lancé ce mardi 28 mars. Une dizaine de rassemblements sont prévus en Bourgogne, en Côte-d'Or, dans la Nièvre, en Saône-et-Loire et dans l'Yonne.
A Dijon, ce sont près de 15 000 personnes selon l'intersyndicale et 5 000 selon la police qui se sont déplacées pour manifester. Une après-midi de mobilisation qui s'est globalement déroulée dans le calme. Les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de lacrymogène à quelques reprises et des poubelles ont été incendiées. Revivez cet après-midi de manifestation ci-dessous.
Quelle mobilisation à Dijon ?
18h30 - Dans un communiqué, le préfet de l'Yonne déplore "la présence de 150 à 200 individus hostiles" et "salue la maîtrise et la retenue des forces de l'ordre".
17h20 - Alors que l'ensemble des manifestants est sur la place Wilson et que plusieurs personnes se mettent à danser pour protester contre la réforme des retraites, les CRS se mettent en place. Deux poubelles sont incendiées. Les forces de l'ordre procèdent à des tirs de gaz lacrymogène et repoussent les militants. Une charge rapide qui aura duré 5 minutes. Certains manifestants sont obligés de se disperser dans les rues alentours.
Il reste tout de même encore du monde place Wilson.
17h00 - Le cortège arrive place Wilson où pour l'instant tout est très calme. Quelques camions sont garés plus haut, rue du Petit Potet, prêts à descendre sur la place en cas de débordements.
16h40 - Alors que le cortège arrive Place du Trente, quelques personnes tentent d'incendier des poubelles. Mais des syndicats interviennent et stoppent la tentative.
Dans l'Yonne, des chiffres sur les mobilisations nous parviennent. A Auxerre, ce sont 5 500 personnes qui ont manifesté selon les syndicats, 2 000 selon la police. A Sens, 1 300 militants étaient dans les rues selon les force de l'ordre.
16h20 - L'intersyndicale revendique 15 000 manifestants ce mardi 28 mars à Dijon. "C'est quand même très impressionnant pour une 10e journée d'action, pour une ville comme Dijon, estime Fabian Clément, co-secrétaire de la FSU en Côte-d'Or. Le pouvoir politique est dans le déni, il n'est plus en phase avec la population".
16h15 - Dans le cortège, nous discutons avec Jean-Pierre, ex-délégué syndical à la retraite, et Carole, encore 1 an à cotiser. "On fait ça pour les autres. Nous on s'en fout, on n'a que 2 chiens et pas d'enfant. Les violences ? Faut peut-être en arriver là, c'est dommage. Mai 68 ne s'est pas fait sans casse... Et pour l'instant, c'est 2 ans de plus. Mais dans 2 ans, on recommence ? Si le gouvernement veut casser les régimes spéciaux, il faut qu'il casse aussi les régimes des députés !"
16h - Les esprits s'échauffent en queue de cortège. Une poubelle a été incendiée dans le secteur de la gare. La police a utilisé des gaz lacrymogènes. Même scène rue des Godrans.
Le cortège est arrivé place de la République. On attend d'avoir les premières estimations de la mobilisation, côté syndicats et côté des forces de l'ordre.
15h45 - "Louis XVI on l'a décapité, Macron on peut recommencer" : un chant repris par les étudiants dans le cortège. "Ce n'est pas un appel au meurtre, se défend l'un des responsables syndicaux étudiants en Bourgogne. La politique générale du président de la République est profondément anti-étudiante. Si on chante ça, c'est un exutoire, un slogan de manif. On le dit pour ne pas le faire".
15h15 - Encore beaucoup de monde dans le cortège, qui s'étire de la place Darcy jusqu'à la place de la Libération. Rue de la Liberté, certains manifestants montent sur des poteaux pour prendre de la hauteur, drapeau en main. D'autres défilent avec une banderole représentant des pompiers en squelettes, en tenue de soldats du feu, allusion à l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Le président de la République est traité de différents noms d'oiseaux.
Certains manifestants ont par ailleurs tenté de rejoindre en groupe le secteur de la gare. Les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de gaz lacrymogène pour les repousser.
À Chalon-sur-Saône, nos reporters sur place dénombrent 3500 manifestants. En légère baisse par rapport à la semaine dernière.
14h55 - Le cortège s'élance de "la place de la Lib". Des étudiants et des lycéens, réunis place François Rude (dite place du Bareuzai), rejoindront la manifestation lorsque celle-ci remontera la rue de la Liberté.
"La retraite est à nous, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder", chantent les manifestants.
14h30 - La place de la Libération s'est bien remplie. A noter, la présence de nombreux jeunes. En ce qui concerne l'affluence, un premier cortège aura lieu au niveau de la place Darcy, un peu plus loin sur le parcours.
14h - Environ 300 personnes se sont données rendez-vous pour l'instant place de la Libération.
13 h - En Bourgogne, d'après les chiffres communiqués par le rectorat de Dijon, la grève est suivie par 5,32% des enseignants. C'est moins qu'au niveau national (8,37%)
À Dijon, la manifestation débute à 14 heures place de la Libération. Le 25 mars dernier, un rassemblement non autorisé a réuni 300 personnes environ dans le centre-ville de Dijon. La dernière manifestation officielle, le 23 mars, a réuni 25 000 personnes selon les syndicats, 8 000 selon la police.
Un rappel du contexte autour de cette 10e journée d'actions : la réforme est passée par le biais du 49.3, mais il reste un recours, celui du Conseil constitutionnel qui doit rendre sa décision d'ici au 21 avril. Le Conseil doit également examiner la recevabilité d'un RIP (référendum d'initiative partagée) qui ouvrirait la voie à un référendum qui fixerait l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans maximum.
Des "éléments radicaux" dans la manif dijonnaise ?
Le contexte est aussi marqué par une crispation autour des violences policières, après l'affaire des agents de la BRAV-M à Paris et le rassemblement contre les méga-bassines qui a viré à l'affrontement à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), avec deux manifestants dans le coma à ce jour, des dizaines d'autres blessés et sept policiers blessés.
Ce mardi matin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé près de 13 000 policiers et gendarmes mobilisés dans toute la France. C'est plus que les précédentes journées de manifestations. Le ministre dit vouloir faire face à un risque important de violences, notamment à Dijon. "Plus de 1 000 éléments radicaux, dont certains venus de l'étranger et d'autres qui étaient présents à Sainte-Soline ce week-end, pourraient rejoindre le cortège parisien et mener aussi des actions dans les villes de Lyon, Rennes, Nantes, Dijon et Bordeaux".