Les Monnaies locales complémentaires (MLC) ont le vent en poupe. A Dijon, une de ces monnaies pourrait bientôt voir le jour, "la Chouette".
En France, une trentaine de monnaies locales complémentaires ont été créées. Parmi elles, la Gonette à Lyon, l’Eusko au Pays Basque, la Bou’Sol à Boulogne-sur-Mer ou encore la Sol Violette à Toulouse. A Dijon, c'est "la Chouette" qui pourrait devenir notre monnaie locale et complémentaire.Besançon veut aussi sa monnaie. Elle devrait commencer à circuler dès cet été. Elle sera nommée la PIVE, en référence à la pive de pain, un nom employé uniquement dans le Haut-Doubs.
Ces devises ont également pour fonction de mettre en avant l’identité de leurs régions. C’est notamment le cas de l’Eusko, une des plus importantes monnaies locales en France, avec 550 entreprises partenaires et plus de 370 000 euskos en circulation.
Elles sont reconnues par la loi relative à l'économie sociale et solidaire (ESS) du 12 juillet 2014. Elles peuvent servir de titre de paiement, si elles sont émises par des entreprises de l'ESS et qu'elles respectent l'encadrement fixé par le Code monétaire et financier.
L’objectif ? Permettre aux citoyens de se réapproprier l’économie à l’échelle locale ainsi que les circuits-courts.
La création de la monnaie locale dijonnaise a pour but de dynamiser les échanges locaux et donc, pour tout citoyen, de se réapproprier l'économie et de la rendre plus humaine, en favorisant le lien social et le commerce local.
Le projet de Monnaie locale complémentaire (MLC) sur Dijon est soutenu par le mouvement SOL et il est aussi inscrit dans le réseau national des MLC.
Une économie alternative, sociale et solidaire
Il y a déjà eu une tentative de monnaie locale il y a 20 ans, le SELlier de Dijon. Elle avait été créée fin 1996, les membres de l’association s'échangeaient des objets et des services comme l'aide au domicile, la garde d'enfants et d'animaux, les cours particuliers, le bricolage… Avec comme monnaie, le SEL.L'idée n'est d'ailleurs pas nouvelle, elle date même de plusieurs siècles : La création de la 1ere dévise locale remonte au 16e siècle. Les monnaies locales apparaissent et rencontrent le succès en période de crise économique : les années 30, les années 90 et depuis 2008 et la crise financière.
Avec l'engouement pour les modes de consommation éthique et l'économie sociale et solidaire, ces initiatives, oubliées pendant un temps, recommencent à faire des petits. Elles pourraient permettre de court-circuiter l’économie "classique" pour faire émerger une économie alternative, sociale et solidaire.
La vitalité de ces monnaies suscite d'ailleurs des inquiétudes. Elles échappent à l'impôt, aux cotisations et ne sont pas déclarées. Le Conseil économique, social et environnemental préconise plus de contrôles.
Une conférence pour comprendre le rôle et le fonctionnement de cette monnaie
La Chouette : bientôt une nouvelle monnaie à Dijon ? Une conférence se tient ce jeudi 7 avril 2016 .. https://t.co/v5qO57jgPp
— chouettes.com (@chouetteshiboux) 7 avril 2016
Une conférence était organisée ce jeudi 7 avril 2016 à 18h à la Péniche cancale, pour comprendre le rôle et le fonctionnement d'une Monnaie Locale Citoyenne à l’échelle d’un territoire et ce qu’elle permet de faire.
Voir le reportage de : Caroline Jouret et Romain Liboz. Montage : Laurence Crotet-Beudet
Intervenants :
- Jean-Philippe Magnen, co-auteur du rapport gouvernemental sur les monnaies locales
- Christelle Faieta, initiatrice du projet
- Benjamin Magnen, gérant de la Péniche Cancale
Une conférence citoyenne a lieu ce soir (de 18 heures à 20 heures) à la Péniche Cancale à Dijon, pour lancer un projet de Monnaie Locale Complémentaire. Elle n'existe pas encore, elle en est à ses prémisses... mais des particuliers, des entreprises se disent prêts à adhérer à ce projet. Il existe déjà une trentaine de monnaies locales en France. Elles permettent de favoriser "les circuits courts" et le commerce local.
Intervenants :
Jean-Philippe Magnen, co-auteur du rapport gouvernemental sur les monnaies locales, Christelle Faieta
initiatrice du projet, Benjamin Magnen, gérant Péniche Cancale
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