Silehm Boussehaba a battu ce samedi 23 octobre le record du monde de gainage lesté en restant immobile pendant 4 minutes et 50 secondes avec 91 kilos sur le dos. Le Dijonnais détenait déjà la précédente meilleure performance mondiale inscrite dans le Guinness Book.
C’est l’un des exercices physiques les plus exigeants : le gainage. Tous les sportifs, même ceux du dimanche, connaissent la douleur provoquée par le fait de tenir en planche sur le sol avec seulement la pointe des pieds, les coudes et les avant-bras pour assurer son équilibre. La pratique est encore plus ardue avec un poids sur le dos. Mais pas de quoi faire peur à Silehm Boussehaba. Ce Dijonnais est le recordman du monde du gainage lesté et a battu un nouveau score ce samedi 23 octobre en tenant 4 minutes 50 avec un sac de 91 kilos sur lui.
Rien qu’en écrivant ces lignes, on doit avouer que l’on est un peu fatigué ! Mais pour le jeune Côte-d’Orien de 26 ans, la planche est un exercice stimulant, véritable défi mental et physique qui lui permet de se dépasser. Celui qui est également danseur de breakdance a commencé après une importante blessure au dos il y a 7 ans.
"Mon disque intervertébral s’est dessoudé. J’ai vu une quinzaine de professionnels de santé qui m’ont dit que je ne pouvais pas continuer le sport. J’étais dévasté. Un coach m’a dit que je pouvais exercer en gainage, que ça pouvait renforcer ma sangle abdominale et atténuer mes douleurs dorsales. J’ai commencé comme ça".
Deux records du monde
Et bien lui en fait. Silehm Boussehaba a en effet obtenu deux records du monde inscrits aujourd'hui dans le célèbre Guiness Book. En août 2019, il tient 20 minutes et 5 secondes avec 46 kilos sur le dos et en octobre 2018, le Dijonnais garde sa position pendant 4 minutes et 2 secondes avec 91 kilos. Mais convaincu de pouvoir faire encore mieux, il a donc retenté sa chance ce 23 octobre avec la même masse sur lui.
"J’étais frustré de ne pas avoir tenu plus longtemps en 2018. Le jour J, le poids m’a écrasé. J’ai eu envie de renouveler la tentative". Après plusieurs années d’une préparation qui comprend entre deux et trois heures de gainage par semaine, le jeune homme de 26 ans a donc rempli son objectif en 4 minutes et 50 secondes.
Un exercice physique et mental
Silhem Boussehaba attend désormais l’homologation de son nouveau record du monde par la société Guiness. Pour que sa performance soit validée, le Dijonnais a dû respecter des critères bien précis : interdiction pour les bras de se toucher, les avant-bras devaient rester alignés sur ses épaules, impossibilité pour le bassin de bouger et obligation de garder les genoux tendus.
"C’est un effort très intense. Le corps convulse, c’est très physique mais aussi mental […] Ça fait mal, il faut pouvoir supporter la douleur sans bouger. C’est un défi", confie celui qui tient pendant près de 5 heures sans poids sur le dos. Le jeune homme de 26 ans est d'ailleurs devenu coach mental pour des sportifs et des entreprises après avoir suivi des études de psychologie.
J’ai deux voix pendant l’effort. Une me dit d’arrêter, de faire attention. Une autre me dit de continuer. J’écoute plutôt la voix positive, celle qui me dit que je vais arriver à remplir mon objectif.
Medjahed Boussehaba, est le cousin du recordman mondial de planche lestée. Il l’accompagne également dans sa préparation physique et psychologique. Deux éléments indissociables pour parvenir à tirer la meilleure performance possible. "Les deux jouent. Ça demande une certaine base mentale, notamment autour de la perception de l’effort. Et il y a l’aspect physique pour avoir l’armature qui permet d’encaisser ce genre de choc".
Afin d’être parfaitement au point le jour J, où les conditions sont différentes que lors d’un entraînement normal, Silhem Boussehaba s’est entraîné avec un poids total de 100 kilos sur le dos.
Mais à peine son propre record du monde amélioré, le Dijonnais se projette déjà sur l’avenir. Il rêve désormais de franchir la barre symbolique des 5 minutes avec 91 kilos. "J'espère retenter prochainement. Je suis prêt physiquement et mentalement. Peut-être dans deux mois", conclut-il.