ENTRETIEN. Bientôt la naissance de "l'Université de Bourgogne-Europe" : "cela renforcera notre rayonnement"

En janvier 2025, l'établissement public expérimental (EPE) "Université de Bourgogne Europe" sera officiellement mis en place. Il comprend une dizaine de partenaires, comme l'école de commerce BSB ou l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne. Vincent Thomas, le président de l'uB, présente les contours de cet EPE.

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Après la scission avec l'université de Franche-Comté, annoncée en 2022, l'université de Bourgogne fonde l'EPE "Université de Bourgogne Europe". Il regroupe plusieurs établissements : l'école de management BSB, les écoles d’ingénieurs CESI, ESEO, ESTP, l’École Supérieure de Musique Bourgogne-Franche Comté (ESM), l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne (ESAAB), l'École Nationale Supérieure d'Art de Dijon (ENSA), le centre Hospitalier Universitaire (CHU) Dijon Bourgogne, le Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc (CGFL), et le CROUS de Bourgogne-Franche-Comté.

L'université de Bourgogne, elle, comporte 8 facultés, 3 IUT, 2 écoles d’ingénieurs, 3 instituts et 30 laboratoires. Au total, près de 40 000 étudiants sont concernés.

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Vincent Thomas est président de l'Université de Bourgogne depuis 2020, réélu en mars 2024 pour un mandat de quatre ans. Il répond à nos questions. 

Comment se passe l’organisation du futur EPE ? Tout sera prêt pour le 1er janvier 2025 ?

Vincent Thomas : Nous sommes prêts. Nous pourrions nous transformer dès cet automne mais, comme les budgets sont calés sur l’année civile, il est préférable de se transformer au 1er janvier 2025. En outre, le ministère souhaite lier le projet d’EPE uB-Europe, sur lequel nous travaillons depuis presque deux ans, et celui de l’université de Besançon, lancé récemment, pour les créer officiellement en même temps.

Qu'est ce qui va changer pour les étudiants et les enseignants ?

V.T. : Rien ne va changer en soi, dans le sens où ce qui existe (facultés, IUT, écoles, laboratoires, offre de formations…) continuera d’exister. Mais notre périmètre va évoluer avec l’arrivée de nouveaux partenaires qui ont participé à l’élaboration d’une stratégie commune ambitieuse, fondée notamment sur de nouvelles Graduate Schools (Bac + 4 et + 5). Cela ouvre des perspectives pour ceux qui le souhaitent. D’ores et déjà, 15 nouveaux programmes gradués originaux, comme la décarbonisation en santé ou l’optimisation de la performance humaine, vont s’intégrer aux Graduate Schools dès la prochaine rentrée.

Avec l'arrivée d'étudiants supplémentaires sur le campus de Bourgogne, vous prévoyez la création de postes supports ?

V.T. : Cela fait partie des discussions avec l’Etat. L’enjeu prioritaire est d’assurer aux étudiants et aux personnels des conditions d’études, pour les premiers, et de travail, pour les seconds, du meilleur niveau possible. Il faut aussi tenir compte de la répartition entre les deux EPE régionaux des programmes jusqu’ici portés par la COMUE, qui va disparaître avec leur création.

Au niveau de la recherche, qu'est ce qui va changer également ? Est-ce qu'il y a des risques de perte de financement ?

V.T. : Les financements, un temps gelés, ont tous été dégelés. Les laboratoires communs aux universités de Bourgogne et de Besançon, tels que le CREGO ou Théma, poursuivent leurs activités normalement. Donc, de ce point de vue, l’aventure continue ! Ce qui va changer, en revanche, c’est l’augmentation de 35 % de notre signature scientifique (de 1200 à plus de 1600 chercheurs et enseignants-chercheurs). L’EPE uB-Europe bénéficiera aussi de la position de l'université de Bourgogne dans le classement de Shanghai. Nous sommes la seule université régionale classée parmi le top 5% (sic, l'uB est classée entre la 701e et la 800e place) des meilleures universités du monde. Ainsi, la création de l’EPE renforcera notre rayonnement, et donc notre attractivité.

L’EPE s'appellera Université de Bourgogne Europe, il y a une volonté de l’université de s’ouvrir internationalement. Comment cela se traduit-il ?

V.T. : UB-Europe est ancrée en Bourgogne-Franche-Comté, mais elle porte une ambition européenne et internationale, comme l’indique son nom. La recherche et les savoirs ne connaissent pas de frontières. Elles sont mondialisées. C’est l’un de nos enjeux qui se traduit déjà par des collaborations de nos chercheurs avec des chercheurs internationaux. Nous coordonnons aussi l'alliance FORTHEM, que nous avons fondée avec huit autres universités européennes, et qui s’intègre déjà pleinement dans la stratégie d’uB-Europe.

Dans cet EPE, il y aura l’École Supérieure de Musique Bourgogne-FrancheComté (ESM) et l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne (ESAAB).

V.T. : Il est très important pour nous de lier le monde de la création artistique et culturel, d’une part, et le monde académique, d’autre part. Des échanges avec les écoles d’arts et de culture sont nés de nombreuses idées, comme la création d’un Programme gradué "Art science" entre le laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne (ICB) et l’ENSA Dijon. De même les étudiants en art découvrent nos collections scientifiques et en font une source d’inspiration.

Savez-vous si d’autres alliances universitaires vont faire comme vous, c’est-à-dire passer d’une COMUE à un EPE ?

V.T. : Il reste peu de COMUE en France. Ce type de regroupement d’établissements d’enseignement supérieur n’a pas porté les fruits attendus. L’État en a proposé d’autres comme l’EPE, qui peut être créé jusqu’à la fin de l’année 2024. À ma connaissance, il y en a un peu moins d’une vingtaine aujourd’hui et 6 ou 7 sont en cours de création.

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