Yves Naudé a été condamné vendredi 21 juin à 15 ans de réclusion devant les assises de la Côte-d'Or pour avoir causé une explosion de gaz et blessé plusieurs voisins. Il a fait appel.
Un appel sans surprise
Le suicidaire de la rue Pierre Palliot a fait appel de sa condamnation.
Vendredi dernier, les assises de la Côte d'or avaient condamné Yves Naudé à 15 ans de prison pour l'explosion de la rue Palliot à Dijon.
Verdict tard dans la soirée
Le verdict était tombé dans la soirée du 21 juin 2019, vers 22 heures.
En le condamnant à quinze ans de réclusion, le tribunal était allé au-delà de ce qu'avait requis l'avocat général Christophe Aubertin.
Un reportage de Gabriel Talon, Romain Liboz et Pascal Rondi
Intervenants :
- Maître Murielle Dumont, avocate des parties civiles
- Angélique Décombe, victime de l'explosion
- Maître Jean-Philippe Morel, Avocat de neuf parties civiles
L’homme est jugé pour avoir provoqué l’explosion d’un immeuble le 16 septembre 2016, au 15, rue Pierre-Palliot, près de la gare de Dijon.
Le prévenu avait décidé de mettre fin à ses jours suite à une déception amoureuse.
Une voisine repoussait ses avances depuis plusieurs années.
La lecture d'un poème en leur présence, quelques jours avant les faits, semble avoir servi de détonateur.
Yves Naudé avait ouvert le gaz vers 9h 15 du matin, provoquant une énorme explosion. Un immeuble de deux étages, situé dans une arrière-cour entre deux maisons, avait été soufflé. Plusieurs maisons ont aussi été gravement endommagées.
Au total, 13 personnes avaient été blessées, dont une femme qui a été amputée d’une jambe.
Mis en examen pour "destruction volontaire par moyens dangereux", avec le facteur aggravant de "mutilation d'une victime", Yves Naudé risque jusqu’à 30 ans de prison.
Ce vendredi, dernier jour de procès, a été marqué par la suite des plaidoiries des avocats des victimes.
Puis, il y a eu les réquisitions de l’avocat général Christophe Aubertin qui a demandé 12 ans d’emprisonnement.
Le rappel des faits, par Michel Gillot et Christophe Gaillard
Intervenants :
Maître Jean-Philippe Morel, Avocat de neuf parties civiles
Un avenir incertain
Les cinq jours de procès devant les assises de la Côte d'or ont mis en évidence des répercussions psychologiques proches de celles qui apparaissent suite à un attentat : sentiment d'insécurité, insomnies, évènement qui "repasse en boucle" dans son esprit...
Les répercussions financières et matérielles engendrées par l'explosion sont importantes pour une trentaine de personnes.
Plusieurs voisins de la rue Palliot à Dijon ont été relogés en foyer pendant plusieurs mois; d'autres ne peuvent plus résider dans leur maison ou la vendre depuis les faits.
Le bâtiment où résidait Yves Naudé a été rasé mais l'avenir des autres maisons, déclarées en péril imminent suite aux faits, est incertain.
La gestion par les assurances a pris du temps, certaines ont été squattées.