Dans la nuit du 6 au 7 février 2023, les militants de l'association Extinction Rebellion ont dégradé des distributeurs de la banque BNP Paribas à Dijon (Côte-d'Or). Ils dénoncent le greenwashing pratiqué par l'enseigne.
"Voici une banque trop crade !" Le message laissé sur les distributeurs BNP Paribas durant la nuit du 6 au 7 février est clair : les militants de l'association Extinction Rébellion dénoncent le greenwashing dont fait preuve la banque française. Contrairement à son discours commercial et publicitaire, son activité a un coût social et environnemental considérable selon l'association.
Action nationale coordonnée
Dijon, Chambéry, Le Havre... A coup d'autocollants et de peinture noire, des groupes ont mené une action coordonnée la nuit dernière contre les distributeurs de l'enseigne de la BNP Paribas dans une vingtaine de villes de France. Ils pointent du doigt une banque aux frais élevés, notamment pour les personnes dites "fragiles financièrement" ou en cas de découvert.
La banque BNP Paribas juge "ces attaques à la fois inacceptables et injustifiables". Elles pénalisent "nos clients", "les usagers du quartier" et les "collaborateurs choqués par ces actes de vandalismes". Le service communication nous précise que l'enseigne a "gelé ses tarifs bancaires en 2023".
Dans son communiqué, l'association Extinction rébellion met en avant le fait que cette banque est la 2e entreprise française la plus généreuse avec ses actionnaires avec 5.4 milliards € de dividendes et rachats d'option en 2021, année où elle supprimait 3 500 emplois. En 2022, la banque fait encore 10, 2 milliards de bénéfice net. 19% de ses filiales sont domiciliées dans des paradis fiscaux.
Financer les énergies fossiles
L’action de désobéissance civile dénonce aussi un énorme projet pétrolier d’envergure en Afrique de l’est porté par TotalEnergies, dont la banque française est l'un des principaux investisseurs. Il comprend deux volets : Tilenga, le forage de 419 puits en Ouganda, dont un tiers dans un parc naturel, et Eacop (East African Crude Oil Pipeline), le plus long oléoduc chauffé du monde, destiné à transporter les hydrocarbures sur 1 443 km jusqu’à l’Océan indien en traversant la Tanzanie.
Le communiqué envoyé par la BNP Paribas affirme au contraire que l'enseigne française "n’a financé aucun projet pétrolier depuis 2016 et aura accompli à plus de 80% la transition de ses activités de financement à la production d’énergie vers le bas carbone (essentiellement énergies renouvelables) d'ici 2030".
Mais l'association Extinction Rébellion maintient que "BNP Paribas est le 1er financeur européen et le 5e financeur mondial du développement des énergies fossiles. BNP Paribas a notamment participé à un prêt de 8 milliards d'euros à TotalEnergies en mai 2022."
