C'est le bras droit du juge, leur métier est assez méconnu. Gros plan sur les greffiers dans le feuilleton de la semaine. Ces fonctionnaires sont formés à Dijon, seule école française.
Le métier de greffier est peu connu du grand public. Il est pourtant indispensable à toute procédure judiciaire. Ces petites mains de la procédure sont tous formés à Dijon, à l'École nationale des greffes.
Épisode 1 : Le quotidien du métier
Il arrive que la vie déraille, et que la justice soit amenée à intervenir. Le greffier s’insinue alors dans le quotidien des familles, là où se niche parfois la violence et la délinquance.Ce jour là, 19 affaires sont examinées par le tribunal correctionnel. Pour le greffier, le travail commence bien avant l’audience, dans son bureau. Guillaume Mareschal, greffier correctionnel, explique son travail : “On vérifie qu’au stade de l’enregistrement, au stade de base du dossier, qu’il n’y ait pas de problèmes qui nécessitent un éventuel renvoi. On vérifie que tout est prêt pour l’audience.”
Toujours dans l’ombre du juge, et dans la plus grande discrétion, le greffier se charge de transcrire toute la procédure lors de l’audience. “Le juge ne peut pas faire un débat seul”, détaille Romain Leblanc, juge des libertés. “Il est obligé d’y avoir quelqu’un qui va venir attester de ce qu’il fait. Le greffier a une mission très importante de ce point de vue là.”
Le greffier, un rouage essentiel de la justice. Un métier qui s’apprend à Dijon depuis 40 ans.
Avec : Guillaume Mareschal, greffier correctionnel
Romain Leblanc, juge des libertés
Carine Ceschin, greffière juge des libertés
Épisode 2 : L’école nationale des greffes de Dijon
Depuis 1974, l'école nationale des greffes de Dijon assure la formation initiale et continue de tous les greffiers français. 85% sont des femmes. 25 ans de moyenne d'âge. La plupart sont titulaires d'un BAC +5.Les formateurs sont greffiers ou directeur de greffes. Tous volontaires pour former leurs jeunes confrères et transmettre les fondamentaux de leur métier.
Comme les magistrats ou les avocats, les greffiers portent la robe noire. Mais ce sont les officiers les plus méconnus dans les couloirs des tribunaux. “Les petites mains de l'ombre”, comme on les appelle.
Dans 18 mois, ces élèves devront connaître le droit et la procédure sur le bout des doigts.
Avec : Kelly Fontaine, élève à l'École nationale des greffes de Dijon
Valérie Vergnon, élève
Michaël Delettre, élève
Gérard Sentis, directeur de l'École nationale des greffes de Dijon
Épisode 3 : Le greffier d’accueil, premier contact des citoyens
Souvent considéré comme le bras droit des magistrats, le greffier est aussi le premier interlocuteur des citoyens.À la cité judiciaire de Dijon, accueillir le public, c'est le rôle de Patricia Dubrez. Du matin au soir, la greffière renseigne beaucoup. Et souvent elle rassure.
Quand les situations sont plus compliquées. Patricia prend soin d'expliquer la procédure. Ça se passe alors dans son bureau à l'abri des regards. 60% des demandes concernent les conflits familiaux.
“Je ne suis pas avocat, je ne peux absolument pas faire de conseil juridique”, précise-t-elle. “Je suis une oreille attentive et j’essaye d’orienter les justiciables, de leur apporter un début de réponse sur les procédures qui existent”.
Aimer la loi et les gens, c'est le crédo de cette greffière qui a rejoint le corps judiciaire il y a 13 ans.
Avec : Patricia Dubrez, greffière d'accueil à la Cité judiciaire de Dijon
Épisode 4 : La prestation de serment des élèves greffiers
Pour Michaël Delettre, c'est le grand jour. Le jeune élève se prépare à prêter serment. Un moment inoubliable dans sa vie de greffier.Michaël et les autres élèves prennent la direction de l'Hôtel de ville. C’est dans la mairie de Dijon qu’ils vont revêtir la robe noire pour la première fois. Un bel écrin pour un instant unique.
Dans le hall, à l'heure de l'habillage c'est l'effervescence. La promotion 2016 au grand complet est réunie dans la salle des États.
341 greffiers qui s'apprêtent à prêter serment en présence des plus hautes autorités judiciaires, et du ministre de la justice Jean-Jacques Urvoas.
“Je crois qu'il faut rendre cette profession plus visible, et montrer la gratitude qu’est celle du ministre de la justice au regard du travail qu’ils font au quotidien, dans des conditions qui ne sont pas toujours excellentes”, confie le garde des Sceaux.
“Parce qu’ils ont une grande abnégation, et un très grand sens du service public chevillé au corps, c’était un vrai bonheur d'être avec eux.”
Le début d'une longue carrière pour tous ces greffiers. Ils sont 9 000 en France.
Avec : Michaël Delettre, élève
Kelly Fontaine, élève
Valérie Vergnon, élève
François Rebsamen, maire de Dijon (PS)
Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice