François Rebsamen : "Le gouvernement n’a pas de ligne directrice, à part favoriser les plus aisés"

Le maire de Dijon est de retour sur la scène politique après avoir soigné son cancer. L’élu de Bourgogne, visiblement en pleine forme, multiplie les tacles contre le PS et la politique gouvernementale. 

C'est comme cela qu'un parti politique se délite : quand on ne fait plus rien


Le PS risque de "disparaître" s'il n'est pas "plus offensif". Et pour les européennes, le parti doit faire "exactement le contraire de ce qui a été fait jusqu'à présent" : c'est-à-dire élaborer un projet avant de choisir une tête de liste.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l'ancien ministre du Travail ne mâche pas ses mots dans un entretien au quotidien Le Monde jeudi 23 août 2018.
 

Alors que les élus socialistes se réunissent à La Rochelle en fin de semaine, le maire de Dijon regrette l'absence d'université d'été cette année.
"C'est comme cela qu'un parti politique se délite : quand on ne fait plus rien", déclare le président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains, en souhaitant "qu'on renoue avec cette tradition à La Rochelle".

Interrogé sur les premiers mois d'Olivier Faure à la tête du PS, François Rebsamen reconnaît que celui-ci a récupéré le parti "en mauvais état".
Mais, dit-il, "il faut être plus présent et plus offensif. Il ne faut pas avoir peur de François Hollande, ni de notre histoire. Si on continue d'avoir peur de notre nom (le groupe à l'Assemblée s'est rebaptisé Nouvelle Gauche, NDLR) ou de notre histoire, le PS peut disparaître".

 

 

Il faut faire exactement le contraire de ce qui a été fait jusqu'à présent


Le maire de Dijon se dit par ailleurs "très surpris" que certains socialistes, comme les députés Boris Vallaud et Dominique Potier et l'eurodéputé Emmanuel Maurel, participent à l'université d'été de La France insoumise ces jours-ci à Marseille : "au moment où on réunit les élus socialistes, aller là-bas, c'est de la confusion idéologique", dénonce-t-il, tout en disant souhaiter qu’Emmanuel Maurel reste au PS et y "trouve sa place". "Il y a toujours eu une frange plus critique, cela aide le PS", dit-il.

François Rebsamen critique également la préparation des élections européennes : "Quelle est cette idée d'aller chercher un camarade belge (le socialiste Paul Magnette, NDLR) sans en informer personne ?", interroge-t-il, alors que Paul Magnette vient de refuser cette offre.

Pour l’élu bourguignon, "il faut faire exactement le contraire de ce qui a été fait jusqu'à présent", c’est-à-dire parler "du fond". "Il faut commencer par le projet puis choisir quelqu'un. La méthode est à l'envers."

Le gouvernement en prend aussi pour son grade : François Rebsamen dénonce "un libéralisme très peu teinté d'avancées sociales", où "il n'y a pas de ligne directrice à part favoriser les plus aisés", et dont "les résultats ne suivent pas".
"En 2017, Emmanuel Macron a profité des mesures du précédent quinquennat. Ce n'est pas très classe de sa part de ne pas le reconnaître alors qu'il y a participé", tacle-t-il.

 
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