François Rebsamen sera maire ET ministre… jusqu’à quand ?

L’annonce a pu surprendre ce jeudi 30 juillet 2015, en marge de l'hommage à Alain Millot.
Le ministre du travail affirme qu’il sera maire, président de la Communauté Urbaine du Grand Dijon et ministre au soir du lundi 10 août.
Des fonctions incompatibles selon François Hollande.

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Maladresse ou stratégie ? 

La prise de parole du ministre ne laisse pas indifférents les dijonnais qui ont pu commenter sur les réseaux sociaux ses déclarations. 
Alors que tous les adjoints et conseillers proches d'Alain Millot étaient invités à ne pas s'exprimer dans les médias, même pour lui rendre hommage, seul François Rebsamen a pris la parole depuis lundi.


Non cumul

C’était l’un des engagements de campagne du président, une réforme a été adoptée définitivement l’an dernier et elle est claire : on ne peut pas cumuler un mandat exécutif local et une fonction gouvernementale.
Même si le décès d’un maire en exercice peut être considéré comme des circonstances extraordinaires, l’Elysée a bien précisé que le ministre serait remplacé s’il est élu, mais pas forcément du jour au lendemain.
Sans doute à la faveur d’un prochain remaniement, à la rentrée de septembre ou en décembre, après les élections régionales, une hypothèse déjà envisagée ces derniers mois.
Et le Premier ministre Manuel Valls, en marge d'un déplacement en Normandie, a ajouté : "François Rebsamen le sait parfaitement. On ne peut pas être chef d'un exécutif (...) et en même temps membre du gouvernement (...) Il y a un conseil municipal, nous aurons l'occasion d'en reparler".


Un précédent

François Rebsamen qui de son côté a rappelé les conditions de la "jurisprudence Cuvillier". Du nom de l’ex-secrétaire d'État aux Transports.
Il avait cumulé son poste ministériel avec le mandat de maire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pendant cinq mois entre mars et août 2014.


La courbe du chômage

Autre engagement  du chef  de l’Etat : il ne se représentera pas en 2017 si la courbe du chômage ne s’inverse pas.
Sur ce point,  François Rebsamen n’a pas donné satisfaction pour l’instant. Revenir aux affaires à Dijon lui permettrait de quitter le gouvernement la tête haute et d’éviter une démission voir une éviction.
D’ailleurs le ministre du travail le répète "Tant que le président ne m'aura pas demandé de cesser mes fonctions, je les assumerai ». Il remettra sa démission entre les mains du président et du Premier ministre « quand ses engagements ministériels seront terminés ».


Ministre depuis avril 2014

François Rebsamen est un proche du président Hollande. Il a fait son entrée au gouvernement en avril  2014, en tant que ministre du travail, alors qu’il visait plutôt celui de l’intérieur.
Depuis son arrivée à cette fonction, il a notamment porté le projet de réforme sur le dialogue social, qui prévoit une simplification des instances représentatives dans les PME ou encoer la création d’un compte personnel d’activité.  Et plus récemment, le projet de Garantie Jeunes, nouveau parcours d’accès à l’emploi pour les 18-26 ans…


Réactions à droite

François Sauvadet, tête de liste UDI-Les Républicains pour les élections régionales trouve "incompréhensibles et malvenues" les déclarations de François Rebsamen. "Chacun sait pourtant qu'en redevenant maire de Dijon, Monsieur Rebsamen devra quitter ipso facto ses fonctions ministérielles ainsi que l'énonce la Charte de Déontologie du Gouvernement qu'il a lui-même signée. À l'heure où notre pays compte plus de 3,5 millions de chômeurs, comment imaginer que le Ministre du Travail ne se consacre pas à 100 % à sa tâche ? Comment comprendre aussi que le Ministre du Travail fasse le choix de se mettre aux abris plutôt que de poursuivre ses fonctions ? Je comprends le trouble des Dijonnais à qui il avait promis de rester maire lors de la campagne électorale et qui le voient désormais revenir précipitamment après une escapade ministérielle d'un an et demi qui ne fut pas, c'est un euphémisme, un succès. Je regrette par ailleurs personnellement que ce débat ait été ouvert le jour même où la population dijonnaise était appelée à rendre hommage à Alain Millot, alors que les drapeaux de la mairie étaient encore en berne".

Pour le Front National, Edouard Ferrand, conseiller régional, s'interroge : “Faux départ ou vrai fusible ?”
"Dès le départ, il a fait des pieds et des mains pour obtenir le ministère de l’intérieur. François Rebsamen souhaite maintenant quitter le gouvernement (...) Pour donner du relief à son probable départ, le ministre du travail évoque sa réélection incertaine à Dijon. Resté élu municipal, il sait que la majorité socialiste du conseil votera comme un seul homme pour que l’ex-futur ministre redevienne maire. Il choisira alors "à son corps défendant" le mandat qui lui tient le plus à cœur, sa ville. Les Dijonnais, qu'il avait cependant plaqués au lendemain des municipales apprécieront".

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