Grève contre la réforme des retraites : à Dijon, le mouvement lycéen peine à se faire entendre

L'appel national à bloquer les établissements scolaires a été peu suivi ce mardi 7 mars, à Dijon. Seule une trentaine d'élèves du lycée Le Castel a répondu présent. Pour les lycéens de la Cité des Ducs, le défi est aujourd'hui de recréer une dynamique de mobilisation collective pour faire entendre leur voix.

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"Contre Parcoursup, tous dans la rue", "Pour la retraite à 60 ans, pour les droits des étudiants, même si Macron le veut pas nous on est là". Il est 10h ce mardi 7 mars. Cécilia, Aeron, Constantin...Devant les grilles du lycée Le Castel, à Dijon, ils sont une petite trentaine de lycéens à s'époumoner contre la réforme des retraites. 

Dans la Cité des Ducs, le rendez-vous officiel de l'intersyndicale a été fixé à 14h, place de la Libération. Mais la jeunesse a voulu se mobiliser en amont. Si des actions ont déjà lieu à l'université de Bourgogne, les lycéens dijonnais s'étaient eux beaucoup moins fait entendre. 

Cette journée du 7 mars, présentée comme l'épicentre du "mouvement social" par l'intersyndicale, ils ne voulaient donc pas la louper. "Nous sommes l'avenir du pays, si on ne se mobilise pas pour défendre nos retraites, rien ne va plus" s'écrit Aeron, élève en terminale au Castel, mégaphone à la main.

Depuis fin février, de nombreux groupes se sont donc créés sur les réseaux sociaux pour suivre l'appel national aux "blocages des lycées". blocus.montchapet.retraite, blocus_lecastel_, blocus.carnot.retraite, etc. La plupart des établissement dijonnais ont désormais leur page dédiée sur le réseau social Instagram. Le 6 mars au soir, il n'était pas rare d'y voir des appels au rassemblement, des demandes d'aides pour confectionner des pancartes ou des explications sur le bien-fondé des blocus.

Des espoirs malheureusement douchés le 7 mars au matin. "On a essayé de se rassembler au lycée Charles-de-Gaulle, mais ça n'a pas pris" déplore Constantin, élève de seconde. "On s'est donc recentré sur le Castel. Malheureusement nous n'étions pas assez pour bloquer l'entrée, et la plupart des élèves sont allés en cours. On a donc choisi de manifester devant les grilles, en informant nos camarades de la pertinence de la lutte"

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Les actions aux lycées Carnot et Montchapet ont elles été reportées plus tard dans la semaine. Résultat, un premier round mitigé pour la mobilisation lycéenne. "Forcément, on est un peu déçus" regrette Cécilia, 16 ans. "Surtout que nous nous battons pour les retraites mais aussi pour nos propres revendications : abolir Parcoursup et le Service national universel".

Je pense que beaucoup de mes camarades, en écoutant ce qui passe à la TV, trouvent que les blocages et les manifestations sont des choses extrémistes. C'est cette image qu'il faut changer"

Cécilia,

Elève en première au lycée Le Castel

C'est d'ailleurs sur ces deux dernières thématiques que portaient la plupart des slogans. Des sujets du quotidien pour la jeunesse, plus susceptibles de les intéresser ? Pas si simple, selon Cécilia : "Je pense que beaucoup de mes camarades, en écoutant ce qui passe à la TV, trouvent que les blocages et les manifestations sont des choses extrémistes. C'est cette image qu'il faut changer".

Constantin, lui, préfère voir le verre à moitié plein : "C'est vrai, on aurait aimé plus de monde. Mais à Dijon, on a tout à créer en termes de mobilisation. Le confinement a brisé tous les liens inter-lycées. Au moins, aujourd'hui, on a eu le courage d'initier quelque chose. J'ai pu parler avec des dizaines de jeunes et garder leur contact. Ce n'est que le début".

La petite bande a en effet promis d'aller manifester avec l'intersyndicale durant l'après-midi. Et a déjà prévu de nouvelles actions : "La grève doit être reconductible. Il en faut beaucoup plus pour faire plier le gouvernement : être là dans la durée mais aussi toucher toutes les strates de la société" relève Aeron.

"Le 8 mars, on s'est donc donné rendez-vous devant le lycée Carnot à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes" continue t-elle. Avec déjà une petite idée sur l'affluence ? "Je ne sais pas, je ne suis pas Mme Irma", conclut Constantin. "Mais notre motivation elle, sera bien présente".

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