Le 4 novembre 2023, lors de la première nocturne de la foire de Dijon, un visiteur a fini dans le coma après avoir été violemment agressé. Des témoins évoquent un règlement de comptes. La direction de l'événement assure que les trois nocturnes prévues sont maintenues avec une sécurité renforcée.
Le programme de la foire internationale et gastronomique de Dijon reste inchangé. Comme si de rien n'était ? Pas tout à fait. Après la violente agression qui a eu lieu lors de la première nocturne de l'événement au soir du samedi 4 novembre 2023, la direction indique que la sécurité sera renforcée.
La piste d'un règlement de comptes
Ce lundi 6 novembre au matin, les allées de la foire étaient plus clairsemées que 48 heures plus tôt. Le public jeune et festif venu faire la fête le week-end a laissé sa place aux seniors, plutôt là pour se renseigner aux stands de canapé et de meubles et manger un bon plat en sauce.
Rien à voir avec la marée humaine qui a déferlé les vendredi 3 et samedi 4 novembre au parc des expositions de Dijon. "Honnêtement, il y avait vraiment beaucoup de monde", se souvient Antoine, qui a passé une partie de la soirée à la foire avec des amis.
Tellement de monde qu'à quelques stands du lieu de l'agression, certains exposants n'étaient pas au courant de ce qu'il s'était passé. "On n'a rien vu du tout. Après, c'est un peu le jeu de la foire. Des bagarres à cause de l'alcool, c'est malheureusement courant", confie un restaurateur.
Pourtant, d'après les témoignages recueillis sur place, l'agression n'aurait pas été liée à une trop forte consommation d'alcool, comme cela peut arriver lors de ce genre d'événements festifs. Selon nos informations, il s'agirait plutôt d'un règlement de comptes. "Les mecs sont arrivés à la foire avec des mauvaises intentions, ils avaient leur cible", nous glisse-t-on.
J'étais accroupi derrière mon stand à ranger des affaires et quand je me suis relevé, la victime était par terre, en sang.
Un témoin de la scène
"Je n'ai rien vu venir. J'étais accroupi derrière mon stand à ranger des affaires et quand je me suis relevé, il était par terre, en sang. Heureusement, la Croix-Rouge est arrivée très vite. C'est la première fois que je vis ce genre de chose", confie un barman. C'est devant son stand que l'agression eu lieu. Elle a valu à la victime de 47 ans d'être dans le coma pendant plusieurs heures. Ses jours ne sont plus en danger.
Emmanuel* participe à la foire de Dijon depuis 26 ans. Il note que depuis plusieurs années, la sécurité se fait de plus en plus discrète en soirée. "On ne la voit que quand il y a un problème, quand c'est trop tard ! Pas avant. Pourtant, une présence visuelle, ça dissuade. Là, je vois quelques agents qui traînent mais il est midi, et il n'y a que des personnes âgées. Ce n'est pas à cette heure-ci qu'on les attend."
"Dès le lendemain, il y a eu plus d'agents de sécu. Autour des bars, à faire des rondes, où même aux abords du bâtiment", note un autre exposant.
D'après Hubert Cunat, directeur général de Dijon Bourgogne Events, la société organisatrice de la foire, une trentaine d'agents de sécurité étaient présents au début de la nocturne, avant que les effectifs ne soient doublés à partir de 22h.
Les nocturnes sont maintenues
"Il y a une vraie organisation, une vraie hiérarchie. Ajoutez à ça des agents qui font des rondes dans le cadre du plan Vigipirate", assure Hubert Cunat. Ce dernier annonce que le dispositif de sécurité sera renforcé lors des trois nocturnes prévues les mardi 7, vendredi 10 et samedi 11 novembre. Certains endroits seront davantage sécurisés et les agents travailleront à faire évacuer "de manière plus dynamique" la foule à la fin de la nocturne, prévue à 23h.
Une enquête est toujours en cours pour retrouver les auteurs de l'agression qui, d'après le parquet, n'ont toujours pas été interpellés. Dans un communiqué, la direction apporte son soutien à la victime ainsi qu'à sa famille.